Swaziland: les opposants veulent poursuivre leur action malgré la répression

Les opposants au roi Mswati III du Swaziland ont appelé mercredi la population à retenter de manifester contre le dernier monarque absolu d'Afrique, au lendemain d'une journée de mobilisation bloquée par une forte répression.

"Nous avons décidé de poursuivre notre action en dépit de ce qui s'est passé hier", a déclaré à l'AFP le secrétaire général de la Fédération des Syndicats du Swaziland, Mduduzi Gina.

La police avait été déployée en masse mardi dans le petit royaume, enclavé entre l'Afrique du Sud et le Mozambique, où le roi Mswati III, connu pour ses treize femmes et son train de vie extravagant, exerce un pouvoir sans partage.

Les forces de l'ordre avaient empêché les bus d'atteindre la ville de Manzini, où le rassemblement pro-démocratie devait se tenir.Elles avaient dispersé les quelques manifestants avec des gaz lacrymogènes, des balles en caoutchouc et des coups de matraques.

Selon les organisateurs, une centaine de leaders du mouvement avaient été arrêtés dans la matinée.Ils ont depuis été remis en liberté, a indiqué le président du Syndicat des étudiants, Maxwell Dlamini, lui-même détenu de dimanche à mardi soir.

"Nous encourageons les gens à manifester où ils le peuvent.C'est difficile d'atteindre Manzini et les grandes villes, il faut nous adapter à la situation et continuer", a-t-il déclaré mercredi.

Le roi, 42 ans et au pouvoir depuis ses 18 ans, ne s'est pas exprimé publiquement sur les manifestations.

Son ministre des Affaires étrangères, Lufto Dlamini, a défendu mardi le recours à la force, arguant que les organisateurs du mouvement n'avaient pas respecté les procédures légales pour organiser leur manifestation.

Celle-ci avait été planifiée pour le 12 avril, 38 ans jour pour jour après l'interdiction des partis politiques dans le royaume.L'appel à manifester, d'abord lancé sur internet, avait vite été repris par les syndicats, fer de lance de l'opposition au Swaziland.