Quinze années de réclusion avaient été requises mercredi contre cet ancien chauffeur d'hôtel, accusé d'avoir transporté des gendarmes et des miliciens Interahamwe, bras armé du régime génocidaire hutu, sur des lieux de massacre de Tutsi entre avril et juillet 1994 dans l'ouest du Rwanda. Debout, impassible, les mains croisées dans le dos, Claude Muhayimana a écouté les réponses aux 100 questions qui avaient été posées à la cour, qui a délibéré près de 10 heures. Il a été reconnu coupable à la majorité des voix de complicité de génocide et de complicité de crimes contre l'humanité dans les collines de Karongi, Gitwa et Bisesero sur la période du 7 avril jusqu'à fin juin, et de complicité de crimes contre l'humanité en juillet dans les collines de Bisesero. Les jurés l'ont absous de ces chefs sur certains des lieux sur lesquels il était accusé d'avoir transporté les tueurs. "M. Muhayimana, je comprends que cette décision soit difficile, la cour et le jury ont essayé d'entendre tout ce qui a été dit", lui a dit le président Jean-Marc Lavergne après l'annonce du verdict. Le condamné a enfilé sa veste de cuir, échangé avec ses avocats, avant d'être menotté sur place et emmené par des policiers. Le procès de Claude Muhayimana est le troisième en France lié au génocide des Tutsi mais c'est la première fois qu'un citoyen "ordinaire" est jugé. Les deux autres avaient concerné un ex-capitaine de l'armée et deux bourgmestres rwandais. Près de 800.000 personnes, en majorité de la minorité tutsi, ont été tuées dans des conditions effroyables entre avril et juillet 1994 au Rwanda.
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