La mission conduite par le chef de la diplomatie Abdoulaye Diop comprend aussi le colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement, le général Oumar Diarra, chef d'état-major, et le colonel Modibo Koné, chef de l'agence de Renseignement. Il n'était pas établi vendredi après-midi que la délégation rencontrait le chef de l'Etat mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani. La Mauritanie a haussé le ton contre son voisin mardi en accusant son armée "d'actes criminels récurrents" sur son sol contre des Mauritaniens, après la disparition de plusieurs ressortissants Mauritaniens du côté de la frontière sud entre la Mauritanie et le Mali. Les autorités mauritaniennes n'ont pas précisé la nature de ces actes. Un député mauritanien a parlé d'au moins 15 morts dans la zone frontalière au sud d'Adel Bagrou (est de la Mauritanie), et des enregistrements sonores circulant sur les réseaux sociaux, attribués à des témoins oculaires mais non authentifiés, ont évoqué la disparition d'une trentaine de Mauritaniens, en accusant des soldats maliens. Dans un communiqué publié mercredi soir, le colonel Maïga a annoncé l'ouverture d'une enquête, tout en confirmant qu'il est question "d'assassinats", mais sans en donner le nombre. Le Mali a condamné énergiquement ces "actes criminels destinés à porter atteinte à l'excellente qualité des relations entre nos deux pays". Selon M. Maïga, le colonel Assimi Goïta, chef de la junte malienne, a échangé avec le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani. Les autorités maliennes "ne ménageront aucun effort" pour retrouver les coupables, assure-t-il. Mais, ajoute-il, "à ce stade aucune preuve ne met en cause les forces armées maliennes qui respectent les droits humains et agissent toujours avec professionnalisme". C'est le deuxième évènement grave du genre en quelques semaines. En janvier, sept Mauritaniens avaient été tués dans le même secteur. A l'époque déjà, la question d'une possible implication de soldats maliens avait été posée. Le gouvernement malien avait alors déjà également annoncé l'ouverture d'une enquête et assuré que rien ne mettait en cause l'armée malienne. Aucun élément de ces investigations n'a été rendu public depuis lors. Le Mali est pris dans la tourmente sécuritaire depuis 2012. En plus des agissements des groupes armés affiliés à Al-Qaïda et à l'organisation Etat islamique, des violences intercommunautaires et des actes crapuleux, l'armée est régulièrement accusée d'exactions.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.