Au même moment, alors que la rue réclame le retour d'un gouvernement civil comme avant le coup d'Etat, le général Abdel Fattah al-Burhane, l'auteur de coup de force, a décidé que les vice-ministres remplaceraient les anciens ministres. Mais ce "cabinet chargé des affaires courantes" selon le communiqué officiel n'a toujours pas de chef, puisque le visage civil de la transition soudanaise, le Premier ministre Abdallah Hamdok, a finalement préféré jeter l'éponge début janvier, après avoir tenté de coopérer avec les militaires. L'envoyé spécial des Etats-Unis pour la Corne de l'Afrique David Satterfield et la secrétaire d'Etat adjointe Molly Phee ont rencontré des familles de victimes tuées durant la répression des manifestations ainsi que l'Association des professionnels soudanais, fer de lance de la "révolution" qui renversa le dictateur Omar el-Béchir en 2019, indique l'ambassade américaine à Khartoum. Après être passés par Ryad où se réunissaient les "Amis du Soudan" --Européens, Américains, Saoudiens et Emiratis--, les deux émissaires américains doivent aussi discuter à Khartoum avec des responsables notamment militaires du nouveau pouvoir qui s'est imposé avec le coup d'Etat du général Abdel Fattah al-Burhane le 25 octobre. Depuis ce jour, des milliers de Soudanais descendent toutes les semaines dans les rues pour réclamer un retour à la transition démocratique promise en 2019 et surtout un pouvoir civil dans un pays sous la férule de l'armée quasiment en continu depuis son indépendance il y a 66 ans. La répression de ces manifestations a fait 71 morts dans les rangs des protestataires tandis que la police assure qu'un de ses généraux a été poignardé à mort par des manifestants. De nouveau mercredi, nombre de syndicats et d'organisations annonçaient participer à un mouvement de désobéissance civile lancé en protestation à la mort lundi de sept manifestants, fauchés par les balles des forces de l'ordre --qui de leur côté assurent ne jamais ouvrir le feu. Alors que les deux camps semblent irréconciliables, l'ONU mise sur le dialogue pour faire revenir le Soudan --au ban de la communauté internationale sous Béchir-- dans le concert des nations et surtout des bailleurs de fonds qui ont suspendu leur aide avec le putsch. Les "Amis du Soudan" ont appelé encore mercredi "toutes les parties à agir de bonne foi pour rétablir la confiance de l'opinion dans la transition vers la démocratie qui est inévitable". "Dans l'idéal, ce processus politique doit avoir une limite dans le temps et aboutir à la formation d'un gouvernement dirigé par les civils qui organisera des élections démocratiques", explique encore leur communiqué.
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