La police avait annoncé la veille l'interdiction d'un meeting politique de la Coalition des citoyens pour le changement (CCC), arguant que le parti n'avait pas déclaré le rassemblement suffisamment à l'avance. Le président Emmerson Mnangagwa, successeur en 2017 de Robert Mugabe qui a régné d'une main de fer pendant 37 ans, est régulièrement accusé de vouloir museler toute opinion dissidente. Fin février, un militant de l'opposition a été tué et 17 autres blessés dans des violences en marges d'un rassemblement. Des membres du parti au pouvoir, la Zanu-PF, sont suspectés d'être à l'origine des incidents. Bravant l'interdiction, des milliers de militants vêtus de jaune, couleur du CCC, ont afflué samedi à partir du milieu de journée, encadrés par un fort dispositif policier. Le leader de l'opposition, Nelson Chamisa, s'est adressé à la foule. "Je ne veux d'effusion de sang (...) Je ne veux pas que vous soyez blessés. Ce qu'ils ne savent pas, c'est que nous avons déjà gagné", a-t-il clamé. Le 26 mars, le Zimbabwe doit élire 133 représentants locaux et parlementaires, un scrutin test avant les élections générales de 2023. Expliquant avoir tenté de faire lever l'interdiction de rassemblement, M. Chamisa a accusé le pouvoir de réprimer la campagne: "Nous sommes allés au tribunal et nos avocats y ont passé toute la nuit sans obtenir de décision, les juges sont restés introuvables". Plusieurs centaines de policiers anti-émeute, armés et munis de gilets pare-balles, ont finalement évacué les manifestants sans incident. La présidentielle de 2018 a été remportée de peu par Emmerson Mnangagwa face à son principal opposant Nelson Chamisa. Le chef d'Etat avait promis des réformes mais le Zimbabwe est toujours englué dans une profonde crise économique.
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