"Dette cachée": un ministre mozambicain accuse son prédécesseur

Infos. Le ministre des Finances du Mozambique, Adriano Maleiane, a déclaré vendredi à un tribunal que son prédécesseur avait dissimulé 2 milliards de dollars de dettes ayant provoqué un effondrement des finances publiques du pays.

"Dette cachée": un ministre mozambicain accuse son prédécesseur

M. Maleiane est l'un des plus hauts responsables du gouvernement à témoigner jusqu'à présent dans le procès sur le scandale dit de la "dette cachée". "En tant que nouveau ministre, les informations dont je disposais étaient celles qui figuraient dans les comptes de l'État", a-t-il déclaré, détaillant les mesures qu'il a prises pour stabiliser les finances publiques. Le témoignage de M. Maleiane était remarquable par sa simple présence au procès, dans un pays où la corruption était autrefois impunie. Il a rappelé que le Mozambique n'effectuait aucun paiement sur les dettes qui ont été contractées sans l'approbation du Parlement et cachées au Trésor: "Nous ne payons pas ce que l'on appelle aujourd'hui des +prêts secrets+", a-t-il déclaré. Le Mozambique a emprunté 2 milliards de dollars des Etats-Unis (1,7 milliard d'euros) en 2013 et 2014 à des banques internationales pour financer des projets maritimes et de chantiers navals. Le gouvernement a masqué ces prêts au Parlement mais lorsque la "dette cachée" a finalement fait surface en 2016, des donateurs tels que le Fonds monétaire international ont coupé leur soutien financier au pays. Le Mozambique a alors fait défaut sur sa dette, et sa monnaie, le metical, s'est effondrée, provoquant la plus grave crise financière depuis l'indépendance de cette ancienne colonie portugaise en 1975. Un audit indépendant a révélé que 500 millions de dollars (426 millions d'euros) ont été détournés et restent introuvables. L'ex-ministre des Finances Manuel Chang est détenu en Afrique du Sud depuis 2018, dans l'attente d'une demande d'extradition des États-Unis pour être jugé pour avoir utilisé le système financier américain pour commettre une fraude dans le cadre de ce scandale, qui est aussi à l'origine de plusieurs autres procédures judiciaires en Suisse et au Royaume-Uni.

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