"Les distributions de nourriture ont atteint un niveau plus bas que jamais au Tigré, où les stocks alimentaires et le carburant sont presque entièrement épuisés", décrit le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) dans son dernier rapport en ligne sur la situation humanitaire en Ethiopie. L'organisation souligne qu'aucun transport n'a été possible depuis le 14 décembre entre Semera, capitale de la région voisine de l'Afar, et la capitale du Tigré Mekele - le principal axe de l'aide humanitaire -, en raison notamment de combats. Ainsi, plus de 2.400 tonnes d'aide alimentaire mais aussi d'équipements sont bloqués à Semera, note Ocha. De plus, le carburant manque cruellement au Tigré et aucun approvisionnement de ce produit n'a été autorisé depuis le 2 août, excepté pour deux camions du Programme alimentaire mondial (PAM), poursuit l'organisation. "Selon le PAM, les stocks de nourriture fortifiée pour le traitement des enfants malnourris et des femmes sont maintenant épuisés", ajoute-t-elle. "Au total, 1.338 camions ont atteint la région depuis le 12 juillet, ce qui représente moins de 10% des livraisons requises pour répondre à l'immense envergure des besoins humanitaires de 5,2 millions de personnes, soit 90% de la population au Tigré", souligne Ocha. La guerre a éclaté en novembre 2020 dans la région au Tigré, après des mois de défiance entre le gouvernement fédéral du Premier ministre Abiy Ahmed et l'ancien parti au pouvoir dans la région, le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF). Au gré de nombreux rebondissements, les combats se sont étendus aux régions voisines de l'Afar et de l'Amhara, avant une contre-offensive gouvernementale ces dernières semaines. Les rebelles se sont alors retirés au Tigré, et Abiy Ahmed a annoncé que l'armée ne les y poursuivrait pas. Mais plusieurs frappes de drones ont touché le Tigré ces dernières semaines, faisant au moins 108 morts civils depuis janvier selon l'ONU. Ocha a également fait état de frappes de drones ayant "selon certaines sources" tué une douzaine de civils dans le sud et le sud-est du Tigré, le 15 janvier dernier. La communauté internationale espère désormais un accord entre les deux camps pour mettre fin aux combats qui ont fait des millions de déplacés et mené, selon des estimations de l'ONU, des centaines de milliers de personnes au bord de la famine. La ministre britannique chargée de l'Afrique, Vicky Ford, a salué jeudi l'appel récent des autorités à un dialogue national ainsi que la libération de personnalités de l'opposition, à l'issue d'une visite de 24 heures en Ethiopie. "Le Royaume-uni continue d'appeler toutes les parties à arrêter les combats et à se tenir prêtes pour soutenir le processus de paix", a-t-elle dit dans un communiqué.
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