Le gouvernement du Premier ministre Abiy Ahmed mène ces dernières semaines une "contre-offensive" pour reprendre du terrain aux rebelles du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), qu'il combat depuis novembre 2020. Le service de communication du gouvernement a affirmé samedi que les troupes "ont réussi à contrôler pleinement Sanqa, Sirinqa, ainsi que les villes de Woldiya, Hara, Gobiye, Robit et Kobo". "Les forces ennemies qui ont échappé à la destruction et ont fui (...) sont suivies par nos forces alliées", a-t-il déclaré dans un communiqué publié sur sa page Facebook. Depuis fin octobre, les deux parties revendiquent chacune des avancées territoriales majeures; certaines villes ont changé de mains plusieurs fois. Ainsi dimanche dernier, les rebelles se sont à nouveau emparés de la ville emblématique de Lalibela, qui abrite un site classé au patrimoine mondial de l'Unesco, onze jours après que le gouvernement a annoncé en avoir repris le contrôle. Les communications sont coupées dans les zones de combats et l'accès des journalistes y est restreint, rendant difficile toute vérification indépendante des positions sur le terrain. La guerre a éclaté en novembre 2020 après que le Premier ministre Abiy Ahmed a envoyé l'armée dans la région septentrionale du Tigré afin d'en destituer les autorités locales, issues du TPLF, qui défiaient son autorité et qu'il accusait d'avoir attaqué des bases militaires. Abiy Ahmed avait proclamé la victoire trois semaines plus tard, après la prise de la capitale régionale Mekele. Mais en juin, le TPLF a repris l'essentiel du Tigré, puis avancé dans les régions voisines de l'Afar et de l'Amhara, où ils ont affirmé début novembre avoir capturé les villes de Dessie et Kombolcha, carrefour stratégique sur la route menant à la capitale. Le 25 novembre, Abiy Ahmed, prix Nobel de la paix 2019 pour avoir résolu le conflit avec l'Erythrée, a annoncé se rendre en personne au front pour mener la "contre-offensive". L'ONU a donné vendredi son feu vert à un mécanisme international d'enquête sur les exactions commises depuis un an en Ethiopie, une décision qui va "exacerber la situation sur le terrain" selon Addis Abeba. Après avoir gouverné de fait l'Ethiopie durant presque 30 ans, le TPLF a été progressivement écarté du pouvoir lorsque M. Abiy est devenu Premier ministre en 2018.
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