Cette nouvelle journée de manifestation, appelée "parade de l'amour de la Nation" par les manifestants à l'occasion de la fête de la Saint-Valentin, a réuni sous une nuée de drapeaux et ballons rouges des milliers de personnes à Khartoum et dans ses banlieues Khartoum-Nord et Omdourman. "Nous exigeons la libération des membres des comités de résistance et des hommes politiques qui ont été injustement arrêtés et dont certains font face à de fausses accusations", a déclaré à l'AFP Khaled Mohamed, un manifestant. De nombreux militants appartenant à des "comités de résistance" --des groupes informels ayant joué un rôle déterminant dans l'organisation des manifestations contre le coup d'Etat-- ont récemment été arrêtés par les autorités. Les protestataires ont aussi brandi les portraits des 79 personnes tuées dans la répression de manifestations depuis le putsch du général Abdel Fattah al-Burhane, survenu le 25 octobre 2021. Par des tirs de gaz lacrymogène, les forces de sécurité ont tenté de disperser les manifestants alors que certains se dirigeaient vers le Parlement situé à Omdourman. Des manifestants hostiles au pouvoir militaire sont aussi descendus à Nyala, capitale de l'Etat du Darfour-Sud (ouest), et à Port-Soudan (est). "Le nombre de personnes détenues arbitrairement et sans inculpation a dépassé la centaine", a affirmé lundi un communiqué de l'Association des professionnels soudanais, fer de lance du soulèvement populaire ayant renversé le dictateur Omar el-Béchir en 2019. Selon ce communiqué, l'âge des détenus varie entre "16 et 60 ans" et beaucoup d'entre eux souffrent de "problèmes de santé". Dimanche, les autorités soudanaises ont arrêté Mohammed al-Fekki, ancien membre du Conseil souverain. La semaine dernière, l'ex-ministre Khaled Omar Youssef et le porte-parole du principal bloc civil du Soudan, les Forces pour la liberté et le changement, Wagdi Saleh ont également été arrêtés. Tous deux font partie de la Commission chargée de récupérer les biens spoliés par le régime d'Omar el-Béchir. Cet organe est particulièrement visé par le nouveau pouvoir militaire, accusé par les militants pro-démocratie de chercher à réinstaller l'appareil sécuritaire et politique de l'ancien régime.
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