Menaces de mort, côtes cassées, une fracture de la hanche, une cheville en miettes.Il y a deux mois, à bout, elle a finalement quitté son mari.
"Dieu merci, je suis encore en vie, je respire", confie-t-elle à l'AFP dans le refuge pour femmes Nisaa (femmes, en arabe), en banlieue de Johannesburg.
Installée sur un canapé, nez et bouche masqués, Nathalie (un nom d'emprunt pour protéger son identité) raconte posément les détails poignants de ces années d'abus aux mains de l'homme qu'elle aimait.
Quelques violences avaient déjà émaillé leurs deux premières années de fréquentation.Pas grave, s'était-elle dit, il manque de confiance, le mariage cimentera la relation.Mais ça n'a fait qu'empirer.
Une fois, il l'a frappée à coups de barre de fer, lui brisant trois côtes.A sa sortie de l'hôpital, bon petit soldat, elle est rentrée à la maison.
- A petit feu -
Un jour, une dispute en voiture a dégénéré en volée de coups.Nathalie a sauté du véhicule et traversé en courant une autoroute à l'heure de pointe matinale, évitant de peu d'être renversée par un camion.
"Il m'a poursuivie, il m'a écrasée au sol, il m'étouffait".Nathalie est sauvée par une femme, témoin de la scène, qui conduit ses enfants à l'école.Elle l'embarque et la dépose à son travail, le nez en sang, cassé.
Une autre fois, elle est battue pour avoir demandé la permission d'assister aux funérailles d'un proche.
"Maintenant, je me sens en prison dans tes bras", se souvient-elle lui avoir dit.
La sécurité du refuge et des semaines de thérapie l'aident à se redécouvrir."J'ai l'impression d'avoir quitté mes barreaux.Maintenant je peux voir le monde qui est si beau.Je suis libre", dit-elle."Maintenant, je vis pour moi".
Elle a deux enfants âgés d'une vingtaine d'années, issus d'une précédente union et que son mari lui laissait rarement voir.Désormais, elle se réjouit de pouvoir passer du temps avec eux.
"Je jouais au +mariage heureux pour toujours+ sans savoir que je mourais à petit feu.J'ai un paquet de cicatrices à l'intérieur".
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