Des bandes criminelles, appelées localement "bandits", sévissent depuis des années dans le nord-ouest et le centre du Nigeria, multipliant ces dernières semaines les attaques, les enlèvements et les meurtres dans les villages. Depuis quatre jours, l'armée nigériane mène des offensives aériennes et terrestres sur les camps des "bandits" ayant prêté allégeance à Bello Turji, un des principaux chefs de gang dans l'Etat de Zamfara et l'Etat voisin de Sokoto (nord-ouest) qui y mène des attaques meurtrières. "Les soldats se ruent sur les camps de Turji et (...) bombardent les bandits", a déclaré Dangana Muhammad, un habitant de Shinkafi. "Des habitants du village de Fakai ont confirmé (...) que tous ses camps ont été détruits." Idi Kawu, un résident de Sabon Birni, a ajouté: "Les bandits sont soumis à une pression intense et ont subi des pertes énormes." "Ils sont dans un piteux état et fuient la forêt" de Rugu, à cheval sur les Etats de Zamfara, Kaduna, Katsina et Niger (nord-ouest), où ils trouvent traditionnellement refuge, a-t-il dit. "Je félicite le patriotisme de nos troupes et des agences de sécurité pour les succès enregistrés contre les bandits dans notre Etat", a déclaré lundi le gouverneur de l'Etat de Sokoto Aminu Waziri Tambuwal, au sujet de l'opération militaire, mais sans donner plus de précisions. Selon des sources proches des autorités locales, le chef de cette bande armée Bello Turji a appelé dans une lettre à une trêve et à la fin des violences. L'AFP a pu consulter cette lettre, mais sans pouvoir l'authentifier auprès du groupe armé. "Nous devons rencontrer nos chefs traditionnels et nos clercs islamiques", dit la lettre. "Si cela est fait, je promets de remettre toutes les armes à feu utilisées dans le banditisme et de les rendre aux autorités nigérianes." L'homme âgé de 27 ans a émis cinq conditions à cette trêve, dont la fin des discriminations envers les éleveurs peuls et la dissolution des groupes d'autodéfense qui combattent ces gangs, également accusés d'exécutions extrajudiciaires. Ce n'est pas la première fois qu'un chef de gang demande une trêve aux autorités. En février, Awwalun Daudawa, un autre chef avait déposé les armes à Zamfara dans le cadre d'une amnistie accordée aux bandits pour mettre fin au cycle de la violence. Il avait finalement rompu cet accord, et avait été tué quelques mois plus tard dans un affrontement avec un groupe rival. Celui-ci avait coordonné le rapt massif en décembre 2020 de centaines d'écoliers de la ville de Kankara, dans l'État de Katsina.
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