Rare visite du numéro deux du pouvoir militaire au Soudan en Ethiopie

Infos. Le numéro deux du nouveau pouvoir militaire soudanais a rencontré samedi des responsables en Ethiopie, pour la première visite d'un dirigeant de Khartoum chez son voisin après une année de tensions dans une région frontalière disputée.

Rare visite du numéro deux du pouvoir militaire au Soudan en Ethiopie

Le général Mohammed Hamdane Daglo, dit "Hemedti", numéro deux du Conseil de souveraineté dirigé par le général Abdel Fattah al-Burhane, auteur du coup d'Etat du 25 octobre, est arrivé samedi matin dans la capitale éthiopienne Addis Abeba, ont annoncé les autorités soudanaises et le média officiel éthiopien Fana Broadcasting Corporate. Il a rencontré le ministre de la Défense éthiopien, Abraham Belay, ainsi que le chef des services de renseignement et d'autres responsables gouvernementaux, a précisé un communiqué du Conseil de souveraineté soudanais. Aucune information n'était disponible dans l'immédiat sur une éventuelle rencontre avec le Premier ministre Abiy Ahmed, qui a exprimé dans un tweet samedi après-midi son "plaisir" d'accueillir le dirigeant soudanais et souligné "les liens historiques profonds qui unissent (les) deux peuples". Les relations entre les deux pays ont connu un net regain de tension depuis un an. Il y a moins de deux mois, Khartoum a affirmé avoir perdu six nouveaux soldats sur les terres fertiles disputées d'Al-Fashaga, situées à la frontière entre les deux pays, accusant "l'armée et des milices éthiopiennes". Addis Abeba rejetait la faute sur les rebelles tigréens qu'elle combat depuis plus de 14 mois dans un conflit qui a poussé des dizaines de milliers d'Ethiopiens à se réfugier au Soudan. Ces exodes, les violences, la question frontalière ou encore celle de l'eau pourraient être au programme de cette visite de deux jours. Malgré de nombreux cycles de négociations, le Soudan et l'Ethiopie, qui s'opposent en outre depuis plus de 10 ans sur la question du Grand barrage de la Renaissance (Gerd) construit par cette dernière sur le Nil, ne sont encore jamais parvenus à trouver un accord sur le tracé de leur frontière. Amené à devenir la plus grande installation hydroélectrique d'Afrique, le Gerd constitue une autre source d'inquiétude pour Khartoum ainsi que pour Le Caire, tous deux en aval sur le fleuve, qui craignent une chute de leur approvisionnement en eau. Cette visite intervient alors que les deux pays s'enfoncent dans des spirales meurtrières: la guerre civile s'aggrave en Ethiopie, alors qu'au Soudan la répression des manifestations incessantes depuis le coup d'Etat du 25 octobre a déjà fait plus de 70 morts.

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