La mort de cet économiste chevronné et respecté ouvre une période d'incertitude pour la fragile économie de ce pays d'Afrique de l'Est. Âgé de 72 ans, Emmanuel Tumusiime Mutebile s'est éteint dimanche matin dans un hôpital de la capitale kényane Nairobi, a annoncé la Banque centrale dans un communiqué. Il avait été admis dans cet hôpital en décembre, après un malaise causé par des complications liées au diabète. Il avait été reconduit début 2021 pour cinq ans au poste de gouverneur de la banque centrale, qu'il occupait depuis 2001. Il avait durant la décennie précédente occupé plusieurs postes de haut fonctionnaire au ministère des Finances. Dans ces deux institutions, il avait mené des programmes d'ajustement structurel, en partenariat avec le Fonds monétaire international (FMI), et promu l'économie de marché dans un pays à l'économie dévastée, notamment après les brutales nationalisations menées dans les années 1970 par Idi Amin Dada. Le pays a diversifié son économie et attiré les investissements étrangers, connaissant ces 30 dernières années une croissance annuelle moyenne de 6,4%. "Il a dirigé la conception et la mise en oeuvre du programme de réforme économique qui a redonné à l'Ouganda des crises économiques des années 1970 et 1980 une performance économique solide", a salué la Banque centrale sur son site internet. La Première ministre Robinah Nabbanja a déploré "la grande perte pour le pays d'un grand économiste qui a joué un rôle-clé dans la stabilisation de notre économie". Ce décès ouvre une période d'incertitude pour l'économie ougandaise. Sous la direction de Mutebile, la banque centrale était l'une des rares institutions du pays à se montrer indépendante vis-à-vis du pouvoir du président Yoweri Museveni, qui doit désormais nommer un successeur. M. Mutebile s'était également opposé aux pressions de certains hommes politiques liés à des intérêts commerciaux puissants et parfois douteux. Ses vingt ans à la tête de la banque centrale font aussi l'objet de critiques, certains opposants affirment notamment qu'il n'a pas empêché le gouvernement de piller les caisses pour financer illégalement des campagnes électorales.
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