Dans un rapport publié le 11 mars, le Fonds mondial fait état de la disparition de médicaments contre la tuberculose pour une valeur de 91.000 dollars (83.000 euros) ainsi que d'environ 1,1 million de préservatifs et 908.000 moustiquaires. Le Fonds mondial, organisme soutenu par l'ONU réunissant acteurs privés et de la société civile, soupçonne que ces marchandises aient été volées et revendues illégalement à des pharmacies privées. "Kemsa est en train d'enquêter sur les affirmations du Fonds mondial", a déclaré l'agence dans un communiqué à l'AFP, ajoutant que "les réformes nécessaires pour résoudre les problèmes identifiés ont déjà été mises en oeuvre". Dans son rapport, le Fonds mondial relève, outre la disparition des marchandises, que l'agence a surévalué la valeur de son stock, gonflant notamment le prix de certains médicaments périmés jusqu'à 100 fois leur prix réel. "L'entrepôt de Kemsa à Nairobi débordait de marchandises lors de notre visite, rendant difficile la traçabilité des marchandises", souligne le rapport, relevant de "faibles contrôles internes". Le Fonds mondial a indiqué à l'AFP mener une enquête de son côté, se refusant à tout commentaire "tant qu'elle n'est pas finalisée et publiée". Kemsa a assuré que "des mesures administratives ont déjà été prises et continuent d'être prises contre les personnes impliquées" et que d'autres pourraient être prises contre "des individus spécifiques au cas par cas". Ces accusations inquiètent alors que les hôpitaux de ce grand pays d'Afrique de l'Est sont régulièrement confrontés à une pénurie de médicaments essentiels. Kemsa a déjà été au centre d'un scandale il y a deux ans, après que des responsables gouvernementaux et des hommes d'affaires ont été accusés d'avoir volé 400 millions de dollars (363 millions d'euros) d'argent public destinés à l'achat d'équipement médical contre le Covid-19. Ces révélations, dans un reportage télévisé intitulé "Covid millionnaires" en août 2020, avaient déclenché une grève des personnes hospitaliers, souvent sous-payés, et des manifestations dans le pays. Le président Uhuru Kenyatta avait limogé le patron et plusieurs hauts responsables de l'agence et ordonné au ministère de la Santé de publier les détails de tous les achats effectués durant la pandémie. Des investigations de la commission anticorruption ont notamment conclu à "des approvisionnements irréguliers et des paiements frauduleux" pour un montant d'au moins 71 millions de dollars (65 millions d'euros). Mais les poursuites engagées sont toujours en cours devant les tribunaux.
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