Le gouvernement tunisien avait officiellement renouvelé en novembre sa demande d'aide de l'institution de Washington. Des discussions "techniques" ont lieu depuis lors, le Fonds conditionnant son aide à un programme de réformes économiques et structurelles. Le temps presse alors que la Tunisie est au bord de l'asphyxie financière. "Une petite équipe du FMI prévoit de se rendre en Tunisie, plus tard ce mois-ci, pour de nouvelles discussions avec les autorités s'appuyant sur ce que je qualifierais de bons progrès réalisés dans la compréhension de leurs politiques de réformes", a déclaré jeudi Gerry Rice, porte-parole du FMI lors d'une conférence de presse. "Le FMI a toujours été et continuera d'être un partenaire solide pour la Tunisie", a-t-il ajouté sans autre précision. Le pays est confrontée à une grave crise économique avec une dette de plus de 100% du PIB, une forte inflation (plus de 6%), une croissance faible (autour de 3%) et un chômage élevé (plus de 18%). Elle traverse en outre une crise politique depuis le coup de force du président Kais Saied, qui s'est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet dernier. M. Saied a récemment affirmé que des "réformes douloureuses" seraient nécessaires pour dépasser la crise qui secoue le pays, ce que refuse La puissante centrale syndicale tunisienne UGTT Son patron, Noureddine Taboubi, a déploré mercredi depuis Tunis que le projet de réformes envoyé au FMI ne prenne "pas en compte les répercussions de l'épidémie de Covid-19" et l'impact de la guerre russo-ukrainienne. Le FMI réclame notamment une réduction de la masse salariale de la fonction publique (16% du PIB, 650.000 fonctionnaires) qui absorbe plus de la moitié des dépenses de l'Etat, et de certaines subventions aux produits de base. Ces demandes font craindre à la population de nouveaux sacrifices. M. Taboubi a aussi exprimé "le refus catégorique" de l'UGTT de "laisser de côté les institutions publiques", rejetant par avance toute privatisation. La Tunisie compte des dizaines d'entreprises publiques (employant plus de 150.000 personnes) qui ont le monopole de nombreux secteurs (électricité, eau, céréales, carburants, phosphates).
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