Selon un bilan officiel donné le jour même par le vice-président burundais Prosper Bazombanza, 38 des 1.500 détenus ont trouvé la mort et 69 autres ont été blessés dans l'incendie, qui s'est déclaré vers 04H00 dans cette prison vétuste et surpeuplée de la capitale politique du Burundi. "Plus d'un mois après la tragédie (...), le gouvernement n'a pas rendu compte de manière complète et véridique de ce qui s'est passé et n'a pas traité les membres de la famille des défunts avec dignité", affirme Lewis Mudge, directeur pour l'Afrique centrale de l'ONG, dans un communiqué. HRW appelle les autorités burundaises à "examiner les circonstances dans lesquelles il s'est déclaré et s'est propagé, la réaction des autorités et leur incapacité à évacuer les prisonniers, et à compter et identifier avec précision les morts et les blessés". "Elles doivent communiquer leurs conclusions de manière transparente - y compris les noms des morts et des blessés - et poursuivre équitablement toute personne pouvant être tenue pour responsable, si nécessaire", ajoute l'ONG. Le feu avait surpris des prisonniers dans leur sommeil. Un prisonnier interrogé par téléphone par HRW a affirmé que si beaucoup de ses codétenus avaient survécu dans son bloc, "dans d'autres blocs, ils ne se sont pas réveillés à temps et beaucoup sont morts". "Les gardes sont arrivés à 06H00, mais il était alors trop tard. Entre 04H00 et 06H00 du matin, il n'y avait que les prisonniers et le feu", a ajouté ce prisonnier. Selon les autorités, le feu avait été causé par un court-circuit. Le vice-président avait évoqué "les petits bricolages, les raccordements anarchiques" faits par les prisonniers pour "avoir une petite prise pour charger un téléphone, une petite ampoule pour l'éclairage". La prison centrale de Gitega, la troisième plus grande du pays construite en 1926, avait déjà été touchée en août par un incendie causé officiellement par un court-circuit, sans faire de victime.
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