Dans ce pays très pauvre d'Afrique centrale, en guerre civile depuis 2013, le président Faustin Archange Touadéra avait été réélu le 27 décembre 2020 mais dans un scrutin présidentiel concomitant avec les législatives et pour lequel moins d'un électeur inscrit sur trois avait eu la possibilité d'aller voter, en raison de l'insécurité.Deux tiers du territoire se trouvaient sous la coupe de nombreux groupes armés.
Alors menacé par une offensive de mouvements rebelles, M. Touadéra avait appelé Moscou à l'aide et des centaines de paramilitaires russes --des mercenaires de la société privée Wagner selon l'ONU-- étaient venus à la rescousse de son armée démunie et mal formée, s'ajoutant à des centaines déjà présents depuis 2018.
Depuis, les Russes et l'armée centrafricaine ont facilement repoussé les groupes armés et reconquis la majorité du territoire, mais les rebelles sont passés d'une tactique d'occupation à des actions de guérilla dans certaines régions.
"Nous avons pris du retard sur l'organisation des élections et elle ne pourront pas se tenir" à la date prévue, a déclaré jeudi soir à l'AFP Mathias Barthélemy Morouba, président de l'ANE, sans préciser les raisons.
Mais la veille, dans un discours devant l'Assemblée nationale que l'AFP a pu se procurer jeudi, il avait déclaré: "Faute de financements, nous ne pouvons pas organiser ces élections à la date prévue".Sans préciser la durée du report.
Depuis les dernières municipales il y a 34 ans, des personnalités locales faisant office de maires étaient nommées par le gouvernement.
"L'organisation de ces élections va coûter environ 15 millions de dollars américains", avait-il ajouté.En janvier, l'ANE avait assuré à l'AFP que ces sommes devaient être apportées par des bailleurs de fonds internationaux, dont l'Union européenne, et par l'Etat centrafricain.
L'annonce de ce report survient deux jours après que M. Touadéra a annoncé l'ouverture dimanche d'un "Dialogue républicain" avec l'opposition non armée et la société civile, qu'il avait promis au lendemain de sa réélection très contestée par l'opposition il y a 15 mois.Il avait pris cet engagement sous la pression de la communauté internationale, notamment l'ONU qui a placé son pays sous perfusion depuis plusieurs années.
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