Les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène et tiré à balles réelles pour disperser les centaines de milliers de manifestants qui dénonçaient le coup d'Etat du 25 octobre d'Abdel Fattah al-Burhane, le général qui a récemment renforcé la férule de l'armée sur le pays. Mardi, un syndicat de médecins militant pour la démocratie a annoncé la mort d'une balle "dans la tête" de Mohamad Ali, 28 ans, dans une ville au nord de Khartoum. Un premier décès avait été annoncé lundi. Au moins 47 personnes sont mortes depuis le putsch, a souligné le syndicat. "Nous avons comptabilisé deux cas de viols de manifestantes le 19 décembre", a déclaré à l'AFP la directrice de l'unité de lutte contre les violences faites aux femmes au sein du ministère du Développement social, Suleima Ishaq, sans donner de précisions sur les suspects. "L'une des femmes a porté plainte", a ajouté Mme Ishaq, précisant que les victimes avaient reçu l'assistance médicale nécessaire. De son côté, l'ONU a affirmé avoir recensé 13 cas de viols dimanche. "Notre Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l'Homme (BCNUDH, ndlr) a reçu des allégations selon lesquelles 13 femmes et filles ont été victimes de viols ou de viols collectifs", a déclaré dans un communiqué diffusé mardi Liz Throssell, la porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme dont le siège est à Genève. "Nous avons également reçu des allégations de harcèlement sexuel par les forces de sécurité contre des femmes qui tentaient de fuir la zone autour du palais présidentiel dimanche soir", a-t-elle ajouté. L'ONU a demandé "une enquête rapide, indépendante et approfondie sur les allégations de viols et de harcèlement sexuel, ainsi que sur les informations faisant état de personnes tuées et de manifestants blessés en raison d'un usage inutile ou disproportionné de la force, en particulier de l'utilisation de balles réelles". Les manifestations ont eu lieu le jour du troisième anniversaire du début de la révolte qui avait entraîné la chute du dictateur Omar el-Béchir en avril 2019. Le processus de transition démocratique qui s'en est suivi a été interrompu en octobre avec le coup d'Etat. Lundi, le porte-parole de l'armée a assuré qu'elle était faveur d'un processus démocratique et d'"élections libres et justes". Mais Les Forces de la liberté et du changement (FLC), le fer de lance de la révolte, ont appelé la population à poursuivre sa mobilisation contre le pouvoir militaire, prévoyant des manifestations pour les 25 et 30 décembre.
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