L'Ethiopie a vivement critiqué le chef de l'Organisation mondiale de la Santé, dont elle avait déjà dénoncé à la mi-janvier les prises de position sur la situation humanitaire au Tigré, région du nord éthiopien en guerre depuis plus d'un an. L'ambassadeur éthiopien auprès de l'ONU, Zenebe Kebede, a été interrompu à deux reprises par le président de la réunion qui ne lui a pas permis de finir son discours en lui expliquant que ce n'était pas le lieu de discuter du sujet. "Nos tenons à exprimer notre inquiétude. Mon pays, l'Ethiopie, a eu le grand honneur de proposer" en 2017 le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus pour un premier mandat à la tête de l'OMS, a déclaré M. Kebede. "Malheureusement, le Dr Tedros n'a pas été à la hauteur du niveau d'intégrité et des attentes professionnelles requises pour sa fonction et son poste. Il a également utilisé sa charge pour promouvoir ses intérêts politiques personnels au détriment des intérêts de l'Ethiopie", a-t-il ajouté. Il a ajouté que "l'Ethiopie reste tolérante face à ses violations", mais a dit espérer que le chef de l'OMS, seul candidat à sa réélection à la tête de l'organisation, "cesse sa mauvaise conduite". Le Dr Tedros, dont la candidature sera examinée mardi, a critiqué à plusieurs reprises la situation humanitaire au Tigré. Le conflit qui oppose depuis novembre 2020 l'armée fédérale à des rebelles dans cette région du nord de l'Ethiopie a fait des milliers de morts et la région est soumise, selon l'ONU, à un "blocus de facto" de l'aide humanitaire. Le 12 janvier, le Dr Tedros a estimé que "nulle part ailleurs dans le monde nous assistons à un enfer comme au Tigré". Ces commentaires menacent l'intégrité de l'OMS, selon le gouvernement éthiopien qui a demandé à la mi-janvier, dans une note verbale adressée à l'agence onusienne, l'ouverture d'une enquête pour "forfaiture" à l'encontre du Dr Tedros. Cette note verbale, qui ne fait pas partie de l'agenda du Conseil exécutif cette semaine à Genève, a toutefois été mentionnée par le président de la réunion, le Kényan Patrick Amoth. "Il s'agit d'une question extrêmement compliquée qui a des implications politiques et qui sort du cadre procédural convenu par ce comité", a-t-il dit. Raison pour laquelle le comité a accepté sa proposition de ne pas traiter le sujet.
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