Après des années en berne, vous avez contribué à ressusciter le FGMPE créé en 1968. Quel bilan peut revendiquer l'organisme après une année d'activité ?
Après une année d'activité, le bilan est positif. Positif en ce sens que nous avons aujourd'hui des engagements de plus d’un milliard de Francs CFA qui ont permis de financer jusqu'à trois milliards de francs CFA des PMEs. Nous avons accompagné sur une année plus de 800 (huit cents) PMEs, ce qui nous a permis de traiter des dossiers de trois cents PMEs avec les banques et d'accompagner plus d'une centaine de PMEs.
Le bilan pour nous sur une phase de test d'un an avec simplement 3 (trois) banques en Côte d'Ivoire sur 32 (trente-deux) banques et un seul établissement de micro finance sur 30 (trente) établissements de microfinance est positif. Cela nous a permis de roder nos processus, de renforcer la robustesse de notre plate-forme totalement digitalisée et de pouvoir ouvrir en 2022 à l'ensemble des banques et établissements financiers de Côte d'Ivoire , en étant sûr du succès de nos interventions auprès des PMEs.
Et vous continuez à élargir la liste de vos partenaires puisqu’une convention a été signée mercredi avec le Fonds de Solidarité Africain (FSA) basé à Niamey au Niger. Qu'est-ce que cela vous apporte ?
Oui, je me félicite de cette signature de convention avec le FSA car c’est le premier Fonds multilatéral créé en Afrique en 1964. Il a une très belle signature et des capacités financières qui sont largement supérieures à celles du Fonds de garantie des crédits aux PMEs qui est plutôt lui, un fonds de garantie local ivoirien. Donc la convention qui naît aujourd'hui avec le Fonds de solidarité africain permettra au FGMPE en Côte d'Ivoire de bénéficier de l'expertise technique et de la surface financière du FSA pour accompagner beaucoup plus de PMEs dans le pays.
On dépassera ainsi les limites que nous avons avec nos guichets qui sont en place. Aujourd'hui par exemple, le Fonds de garantie des crédits aux PMEs ne peut accompagner les PME que sur pas plus de 200 (deux cents millions) de francs CFA par PME.
Aujourd’hui avec cette convention, vous avez quelle capacité désormais ?
On peut aller jusqu’à 1.000.000.000 (un milliard) par PME. Une PME en Afrique de l'ouest, dans la zone CEDEAO, dans la zone UEMOA et en Côte d'Ivoire, c'est toute entreprise qui fait un chiffre d'affaires de 0-1.000.000.000 (zéro jusqu'à un milliard ) de francs CFA.
Ce qui élargit forcément la liste des potentiels bénéficiaires…
Oui bien sûr, mais avec la convention que nous avons signée avec le Fonds de soutien africain, nous pouvons accompagner une PME sur un financement allant jusqu’ à un milliard de francs CFA. Nous prendrons 80% de garantie.
Le gouvernement ivoirien avait annoncé pour ce mois de janvier un guichet unique qu’on présentait comme un nouveau levier de financement et d'accompagnement des entreprises ivoiriennes. Où en est-on avec ce processus ?
Ce processus se poursuit. Le gouvernement a annoncé mercredi la mise en place déjà du guichet unique des entreprises et, nous nous félicitons de cette annonce. C'est une première étape qui va nous emmener dans un horizon de trois ans à la fusion des différentes entités qui accompagnent les PMEs. L'objectif du gouvernement est d'offrir un vrai portail aux entrepreneurs. C'est-à-dire que l'entrepreneur doit pouvoir venir dans ce guichet unique pour créer son entreprise, l’immatriculer directement dans le registre de commerce ou avec les différents statuts de PMEs….
C’est-à-dire qu’il y a une facilitation de la démarche administrative…
Exactement ! Ce guichet devrait regrouper tous les services possibles pour un entrepreneur et la PME. Et une PME qui a une problématique liée à sa fiscalité, à la douane ou encore à l’export devrait venir dans ce guichet. Une PME qui veut aussi être accompagnée financièrement ou avoir une garantie devrait aussi venir dans ce guichet.
Le FGPME est-il aujourd'hui à l'abri d'éventuels soubresauts politiques qui avaient conduit en 1999 à la suspension de ses activités ? En rappel, il s'agissait du putsch contre le président Henri Konan Bédié.
Aujourd'hui, notre garantie principale qui nous permet de dire que nous sommes à l'abri, c'est le président Alassane Ouattara. Il a répondu positivement le 6 janvier 2020 à la demande du secteur privé qui voulait son Fonds de garantie. Ensuite, il y a l'ambition très forte du premier ministre Patrick Achi qui se met dans les pas de son prédécesseur le premier ministre Amadou Gon Coulibaly.
Je vais vous donner une anecdote : le dernier décret que le premier ministre Amadou Gon Coulibaly a présenté au président Alassane Ouattara, c'est le décret portant réorganisation du Fonds de garantie des crédits le 8 juillet 2020 et après cela, il est allé décéder.
Mais certains acteurs économiques ivoiriens se plaignent du manque de soutien du gouvernement à ceux qu’on appelle "les champions nationaux" dans une économie ivoirienne encore largement dominée par des étrangers. Que répondez-vous à cela ?
Le gouvernement de la République de Côte d'Ivoire réfléchit depuis le premier ministre Amadou Gon Coulibaly à une dynamique pour accompagner les champions nationaux. La problématique qui se pose, c'est la définition de ces champions. Comment vous les définissez ? A qui vous attribuez la qualité de champion national ?
Décryptage Marcellin Zinsou
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