Ce plan d'urgence "vise à atténuer les effets du retard des précipitations, à alléger l'impact sur l'activité agricole et à fournir l'aide aux agriculteurs et aux éleveurs concernés", souligne le Palais dans un communiqué. L'annonce en a été faite après que le roi Mohammed VI a reçu le chef du gouvernement Aziz Akhannouch et le ministre de l'Agriculture Mohamed Sadiki en sa résidence de Bouznika, près de Rabat. Une enveloppe de 10 milliards de dirhams (940 millions d'euros) sera débloquée pour financer ce programme. L'objectif: protéger le capital animal et végétal et gérer la pénurie d'eau, ainsi que financer des opérations d'approvisionnement du marché en blé et en fourrages et alléger les agriculteurs de leurs charges financières. Le plan d'urgence prévoit en outre le financement "d'investissements innovants dans le domaine de l'irrigation". Malgré une embellie pour les récoltes en 2021, une sécheresse alarmante affecte considérablement l'agriculture en ce début d'année. Le pays enregistre un sévère déficit pluviométrique: à ce jour, la moyenne nationale des précipitations a atteint 75 mm, soit un déficit des deux tiers par rapport à une saison normale, détaille le cabinet royal. "Cette situation climatique et hydrique impacte négativement le déroulement de la campagne agricole, particulièrement les cultures d'automne et la disponibilité des pâturages", déplore la même source. les réserves des barrages sont au plus bas, avec un taux de remplissage d'à peine 33% mercredi, contre 48% à la même époque l'an dernier, selon les données officielles. L'économie du royaume, déjà durement affectée par la crise sanitaire, est très tributaire du secteur agricole, premier contributeur au PIB, à hauteur de 14%. Début février, des prières ont été prononcées dans toutes les mosquées du Maroc dans l'espoir de faire tomber la pluie. La sécheresse devrait augmenter progressivement dans ce pays jusqu'en 2050 sous l'effet d'une baisse de la pluviométrie (-11%) et d'une augmentation des températures (+1,3°C), selon le ministère de l'Agriculture. Elle entraînera une "diminution de la disponibilité en eau d'irrigation de plus de 25%", a prédit un rapport du ministère.
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