Les autorités électorales somaliennes ont repoussé mardi au 31 mars la date butoir pour achever ce cycle électoral débuté en novembre. Cet énième report prolonge l'incertitude politique dans ce pays instable de la Corne de l'Afrique, confronté à une grave sécheresse et à l'insurrection des islamistes radicaux shebabs. Vendredi, 33 des 275 sièges de la chambre basse du Parlement restaient à pourvoir, après que sept sièges ont été attribués dans l'Etat du Puntland. Les sièges restants se trouvent dans les Etats du Jubaland et d'Hirshabelle, qui abritent des points de friction entre gouvernement fédéral et dirigeants locaux. "Nous exhortons vivement toutes les parties prenantes somaliennes à lever tout obstacle à l'achèvement du processus dans les lieux de vote restants par le dialogue et sur une base consensuelle, afin de conclure les élections rapidement et de manière crédible", écrivent dans un communiqué commun trente partenaires de la Somalie. Parmi les signataires figurent notamment des organisations internationales (ONU, UE, Union Africaine, Ligue arabe...), des pays occidentaux (Etats-Unis, Royaume-Uni, Norvège, France...), des pays arabes (Qatar, Emirats Arabes Unis, Arabie Saoudite...), la Russie et la Turquie. "Nous appelons tous les dirigeants à éviter les approches, y compris un processus parallèle, qui ne reposent pas sur un accord entre les acteurs-clés", ajoutent-ils. La clôture des élections parlementaires constitue une étape capitale en vue de l'élection d'un nouveau président. Selon le complexe système somalien, les assemblées des Etats fédéraux et des délégués investis par une myriade de clans et de sous-clans choisissent les législateurs qui, ensuite, désignent le président. La Somalie attend depuis plus d'un an l'élection d'un nouveau chef de l'Etat. Président depuis 2017, Mohamed Abdullahi Mohamed, dit Farmajo, a vu son mandat expirer le 8 février 2021 sans qu'il ait pu s'entendre avec les dirigeants régionaux sur l'organisation des élections. L'annonce mi-avril de la prolongation de son mandat pour deux ans avait déclenché des affrontements armés à Mogadiscio. Dans un geste d'apaisement, Farmajo avait chargé son Premier ministre, Mohamed Hussein Roble, d'organiser les élections. Mais les tensions entre les deux hommes se sont multipliées, retardant le processus. Les reports à répétition inquiètent la communauté internationale, qui estime qu'ils détournent l'attention des autorités de sujets cruciaux pour le pays, comme l'insurrection des shebabs. Après le report de mardi soir, les États-Unis ont déclaré étendre le nombre de personnes visées par des restrictions de visas qu'ils avaient annoncées fin février.
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