"Je reste consterné par l'augmentation continue des atteintes aux droits humains et des violations du droit international humanitaire perpétrées par toutes les parties au conflit, y compris l'usage excessif de la force", écrit-il dans ce document encore confidentiel obtenu mercredi par l'AFP. "J'exhorte les autorités nationales à prendre des mesures visibles et immédiates pour prévenir de graves violations des droits humains par les forces de sécurité nationales et d'autres personnels de sécurité, y compris les abus visant les minorités ethniques et religieuses", précise-t-il. L'ONU désigne par "autres personnels de sécurité" les centaines de paramilitaires russes de Wagner qui combattent aux côtés de l'armée centrafricaine. En 2021, l'ONU avait déjà accusé ces mercenaires et les forces centrafricaines d'exactions, tout comme elle accuse régulièrement les rebelles de commettre des crimes et des atrocités contre les civils. Dans son rapport, qui couvre une période allant d'octobre à février, Antonio Guterres revient sur une opération menée en janvier près de Bria, à 600 km au nord-est de Bangui, par l'armée centrafricaine et des paramilitaires russes. Menée contre des rebelles présumés entre le 16 et le 18 janvier, elle a entraîné "la mort de 17 civils" et un déplacement de population, indique-t-il, sans autre détail. Le chef de l'ONU n'évoque pas en revanche un mouvement de panique, qui a pu s'accompagner de victimes, le 9 février dans le centre du pays lors d'une autre opération de l'armée et de ses soutiens russes. Selon l'ONU, des Casques bleus de la force de paix Minusca avaient été alors "bloqués" par des militaires centrafricains alors qu'ils voulaient enquêter sur les lieux. Dans son rapport, Antonio Guterres, sans autre précision, indique qu'à l'occasion de trois évènements en janvier, la Minusca s'est vue interdite d'accès par l'armée centrafricaine et d'"autres personnels de sécurité", "sous prétexte que les sites étaient privés". La Minusca compte environ 15.000 militaires et policiers, dotés d'un budget annuel d'environ un milliard de dollars. Au cours de la période considérée, du "personnel humanitaire a continué d'être la cible de groupes armés, des forces de défense et de sécurité nationales et d'autres personnels de sécurité", dénonce aussi le chef de l'ONU. Depuis octobre en Centrafrique, "la situation humanitaire a continué de se détériorer" avec "63% de la population, soit 3,1 millions de Centrafricains (...) ayant besoin de protection et d'assistance humanitaire", soit "un niveau jamais vu depuis cinq ans", précise-t-il.
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