Des policiers étaient déployés samedi au siège du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC, ex-pouvoir), en face du palais présidentiel, dans le centre de Bissau, selon des journalistes de l'AFP. "C'est le président Umaro Sissoco Embalo qui ne veut pas la tenue du congrès du PAIGC", a déclaré samedi à la presse l'ex-Premier ministre et président du PAIGC, Domingos Simoes Pereira. M. Pereira s'exprimait en plein air devant le siège du PAIGC en présence de rares militants. Il a accusé le camp présidentiel d'avoir envoyé des policiers "qui ont violé le siège de notre parti et brutalisé nos militants". Des heurts avaient opposé vendredi soir à Bissau la police et des partisans du PAIGC au siège de cette formation, selon un journaliste de l'AFP. Au moins sept personnes ont été blessées dans ces heurts survenus alors que des militants du PAIGC étaient réunis pour préparer le congrès du parti prévu de samedi à mardi. La police a fait usage de grenades lacrymogènes et de matraques pour disperser les militants du PAIGC, formation historique qui a mené à l'indépendance en 1974 la Guinée-Bissau, ex-colonie portugaise. La tenue du congrès n'était pas acceptée par une frange du PAIGC dirigée par un de ses responsables, Bolom Conté. Ce dernier a saisi en février la justice pour contester au chef du parti depuis 2013, Domingos Simoes Pereira, l'organisation de ce congrès, arguant, selon lui, de son "mandat déjà terminé" à la tête de la formation. Un juge du tribunal régional de Bissau a, après la saisine de M. Conté, interdit la tenue du congrès. Il a fait appel vendredi soir aux forces de l'ordre pour faire respecter cette décision de justice, selon un document officiel transmis vendredi soir à l'AFP. "Quelle que soit la durée que prendra le contentieux en justice, nous tiendrons notre congrès", a affirmé samedi M. Pereira. Le congrès du PAIGC a été au moins deux fois reporté depuis plusieurs mois. Le PAIGC, dont le chef, Domingos Simoes Pereira, a été battu au second tour du scrutin présidentiel en 2019, conteste toujours l'élection du président Umaro Sissoco Embalo. M. Pereira a également été interdit fin février de quitter le pays dans le cadre d'une enquête sur une tentative de putsch présumée en 2021. La Guinée-Bissau, petit pays d'environ deux millions d'habitants, souffre d'une instabilité politique et militaire chronique.
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