Lors d'une brève visioconférence, pandémie de Covid-19 oblige, les trois chefs de la diplomatie -- Nasser Bourita, Yaïr Lapid et Anthony Blinken -- se sont félicités d'un partenariat qui vise à instaurer une "paix durable" au Moyen-Orient. Cette normalisation s'inscrit dans le cadre des "accords d'Abraham" qui ont vu plusieurs pays arabes normaliser leurs relations avec Israël sous l'administration de l'ex-président américain Donald Trump. "Les Etats-Unis se sont engagés à soutenir et à étendre les accords d'Abraham. Nous espérons voir vos bureaux de liaison, devenir des ambassades dans un proche avenir", a déclaré M. Blinken à ses homologues. De son côté, M. Bourita a accepté l'invitation de M. Lapid à effectuer "très bientôt" une visite en Israël. Concernant le conflit israélo-palestinien, il a réitéré le soutien du Maroc à la solution à deux Etats au Proche-Orient. Malgré les sympathies pro-palestiniennes de la population marocaine, la "réactivation" des relations avec Israël n'a pas suscité de contestation massive du fait de la reconnaissance par les Etats-Unis, en échange, de "la marocanité" du Sahara Occidental, considérée comme la "première cause nationale" au Maroc. Les deux pays avaient établi des relations diplomatiques au début des années 1990 avant que le Maroc n'y mette fin au début de la Seconde intifada, le soulèvement palestinien du début des années 2000. Le Front marocain de soutien à la Palestine et contre la normalisation, une coalition regroupant des militants d'extrême-gauche et islamistes, avait appelé à des sit-in dans plusieurs villes pour protester contre l'accord tripartite. Mais la manifestation a été interdite à Rabat et la mobilisation était modeste ailleurs, d'après des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux. Un an après, la normalisation tous azimuts entre le Maroc -- où a prospéré une importante communauté juive -- et Israël avance à un rythme soutenu. Elle s'est déjà traduite par la conclusion d'un accord de coopération sécuritaire "sans précédent" lors de la récente visite à Rabat du ministre israélien de la Défense Benny Gantz, au grand dam des Palestiniens et de l'Algérie voisine. Depuis, des médias israéliens et marocains se sont fait l'écho de l'acquisition par le Maroc de technologies de l'industrie de défense israélienne. L'Etat hébreu est l'un des principaux exportateurs au monde de drones "kamikazes" et de logiciels de sécurité comme le très controversé Pegasus de la société NSO. En outre, la ministre israélienne de l'Economie Orna Barbivai est attendue dans la capitale marocaine au début 2022, selon le chef du bureau de liaison d'Israël au Maroc, David Govrin, cité par un média marocain. Sa visite "doit constituer une étape importante qui sera marquée par la signature d'un accord-cadre économique de grande envergure", a assuré M. Govrin. Cet anniversaire survient dans un contexte maghrébin tendu. Allié de Moscou, Alger a rompu, en août, ses relations avec Rabat en raison "d'actions hostiles" du royaume, sur fond de rivalité régionale et de querelle sur la question du Sahara occidental, qui oppose depuis des décennies le Maroc aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario soutenus par l'Algérie.
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