Avec sa 22e place sur 180 territoires classés, la France grappille une place par rapport à l'indice établi en 2020, et devance les Etats-Unis (28e), la Chine (66e) ou le sud Soudan dernier sur la liste. Mais avec un score de 71/100, elle reste loin du trio de tête constitué par le Danemark, la Finlande et la Nouvelle-Zélande, selon l'ONG qui retranscrit par pays -sur la base de données fournies par des institutions comme la Banque mondiale- la perception de la corruption dans le secteur public, différente du niveau réel de corruption. La France "peine à imprimer une dynamique suffisante" pour retrouver son plus haut classement, enregistré en 2005, indique l'ONG dans un communiqué. "Le manque de moyens alloués à la justice et à la police économique et financière" illustre le fait que la lutte contre la corruption "n'est pas une priorité, et c'est un souci qui peut expliquer la relative stagnation dans laquelle on se trouve", a expliqué par ailleurs devant la presse Patrick Lefas, président de Transparency International France, évoquant des "flux et reflux". L'ONG note d'une part des progrès "indéniables", "accomplis durant le mandat précédent", sous François Hollande, et à mettre entre autres au crédit de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique et du Parquet national Financier, créés en 2013, ou du statut protecteur des lanceurs d'alerte créé par la loi Sapin II en 2016. Cette dynamique ne s'est "pas poursuivie depuis", selon l'ONG, et s'est vue amoindrie par de "nombreux reculs et signaux inquiétants". Parmi eux, entre autres, "les déclarations incomplètes ou mensongères" de ministres venues dégrader la perception de la corruption et l'image d'exemplarité brandie par l'exécutif. L'ONG cite notamment les omissions initiales de déclarations du garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti ou bien les 171.000 euros non déclarés par Alain Griset et qui ont valu 6 mois de prison avec sursis au ministre délégué aux petites et moyennes entreprises, contraint de quitter le gouvernement en décembre. Ces affaires ont retardé les effets de dispositifs comme la loi de confiance dans la vie politique de 2017 ou la loi sur les mécanismes de restitution des biens dit "mal acquis" promulguée l'été dernier. Plus globalement, la perception de la corruption dans le monde a stagné, 131 territoires n'enregistrant pas de progrès significatifs depuis 2012 à l'exception d'une vingtaine de pays dont l'Arménie, l'Angola ou la Corée du Sud.
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