"Les viols ne nous arrêteront pas", "Les Soudanaises sont plus fortes et le retour en arrière est impossible", pouvait-on lire sur des banderoles alors que des milliers de manifestants continuent de descendre régulièrement dans les rues contre le pouvoir militaire qui a renforcé sa mainmise sur ce grand pays d'Afrique de l'Est, avec le putsch du 25 octobre. Environ 150 manifestantes ont déposé une lettre à la représentation à Khartoum du bureau conjoint des Nations unies aux droits de l'Homme, réclamant justice pour les manifestantes violées le 19 décembre, mais également pour les Soudanaises victimes de viols ou de viols collectifs depuis le début en 2003 de la guerre au Darfour (ouest). Environ 1.500 personnes, majoritairement des femmes, manifestaient également à Omdourman, banlieue au nord-ouest de Khartoum, a constaté le journaliste de l'AFP. Une cinquantaine d'organisations de la société civile avaient appelé à la mobilisation dans une quinzaine de villes du pays où l'ONU fait régulièrement état de "violences sexuelles", notamment menées par les forces de sécurité ou leurs supplétifs paramilitaires au Darfour. L'ONU a affirmé avoir recensé "13 cas de femmes et filles victimes" lors des manifestations de dimanche et "des allégations de harcèlement sexuel par les forces de sécurité contre des femmes qui tentaient de fuir la zone autour du palais présidentiel dimanche soir". Le rapporteur spécial de l'ONU pour la liberté d'association, Clément Voule, a également réclamé "que les autorités forcent les auteurs des viols et violences sexuelles à rendre des comptes". En outre, les ambassades du Canada, de l'Union européenne, de la Norvège, de la Suisse, du Royaume-Uni et des Etats-Unis ont condamné "l'utilisation des violences sexuelles ou basées sur le genre comme une arme pour éloigner les femmes des manifestations et les faire taire". Parmi ces victimes, au moins une a porté plainte, avait indiqué à l'AFP la directrice de l'unité de lutte contre les violences faites aux femmes au sein du ministère du Développement social, Souleima Ishaq.
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