Le 9e Forum mondial de l'eau s'ouvre lundi à Dakar pour une semaine, avec pour thème "la sécurité de l'eau pour la paix et le développement". Selon le rapport onusien, un document de 272 pages, intitulé "Eaux souterraines: rendre visible l'invisible", les eaux souterraines représentent près de 99% des réserves d'eau douce sur Terre. Mais ces dernières "comme les bénéfices directs et indirects qu'elles procurent passent trop souvent inaperçus ou sont ignorées laissant de nombreux aquifères (roche réservoir, ndlr) sans protection adéquate", déplore l'Unesco. Par conséquent, les réserves mondiales d'eaux souterraines sont souvent mal gérées, sous-évaluées et exposées à des risques de pollution. Les eaux souterraines fournissent la moitié du volume d'eau prélevé dans le monde, selon l'Unesco. Elles sont utilisées par la population mondiale à des fins domestiques, pour l'agriculture et l'industrie. "Un nombre croissant de ressources en eau sont polluées, surexploitées et asséchées par l'être humain, avec parfois des conséquences irréversibles. Il est essentiel d'utiliser plus intelligemment le potentiel des ressources en eaux souterraines, encore peu exploitées", a estimé Audrey Azoulay la directrice générale de l'Unesco dans un communiqué. Selon un diplomate de l'Unesco contacté par l'AFP, l'organisation onusienne entend "appeler à une mobilisation des Etats en vue de la mise en place d'une coordination à l'échelle mondiale". L'Unesco souligne également que la consommation d'eau devrait augmenter en moyenne de 1% par an durant les 30 prochaines années. Dans ce contexte, les eaux souterraines pourraient par exemple offrir "des solutions pour atténuer le changement climatique", selon le rapport qui précise que les aquifères "possèdent une capacité de tampon unique, capable de limiter l'impact des variations climatiques". Le rapport recommande notamment l'irrigation via des systèmes de pompage d'eaux souterraines à énergie solaire. Par ailleurs, il préconise une meilleure "gouvernance" pour gérer les ressources en eaux souterraines, avec "des connaissances de base, une capacité institutionnelle, des lois, des règlements et leurs outils d'application, des politiques et une planification, une participation des parties prenantes ainsi que des financements appropriés". L'accès aux ressources en eaux souterraines se heurte à un problème d'expertise en particulier dans les pays d'Afrique sub-saharienne qui nécessitent un accompagnement. Le document encourage ainsi les gouvernements à "créer et enrichir une base de connaissances dédiée aux eaux souterraines" afin de partager les données. Il appelle notamment les industries pétrolières et minières à partager leurs "données, informations et connaissances" au bénéfice des acteurs de la gestion des eaux souterraines.
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