M. Maïga est décédé dans la matinée dans une clinique de Bamako, entouré de gardes, a indiqué à l'AFP une membre de sa famille, sans autre précision. Poids lourd de la politique malienne, Soumeylou Boubèye Maïga, a été entre 2017 et 2019 le Premier ministre du président Ibrahim Boubacar Keïta, arrivé au pouvoir en 2013, renversé en août 2020 par un coup d'Etat militaire, puis décédé en janvier. M. Maïga a été auparavant ministre des Affaires étrangères, de la Défense et chef des services de renseignement. L'ancien Premier ministre avait été depuis août 2021 détenu à la maison centrale d'arrêt de Bamako. Il avait été transféré en décembre dans la clinique de Bamako où il est décédé lundi. Il avait été incarcéré après avoir été inculpé notamment de "faux, usage de faux et favoritisme" dans le cadre d'une enquête sur l'achat d'équipements militaires et sur l'acquisition d'un avion présidentiel, en 2014 alors qu'il était ministre de la Défense. L'achat de cet avion avait été épinglé par le Bureau vérificateur général (BVG), autorité malienne indépendante, qui avait dénoncé des pratiques de surfacturation, de détournement de fonds publics, de fraude, de trafic d'influence et de favoritisme. Nommé Premier ministre en 2017, M. Maïga avait été contraint à la démission après le massacre de quelque 160 civils peuls en avril 2019 à Ogossagou (centre) par de présumés chasseurs dogons et après une série de manifestations dénonçant la mauvaise gestion du pays. Après une détérioration de sa santé, des médecins avaient demandé son évacuation à l'extérieur pour des soins. Son épouse avait saisi le 2 mars le chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goïta, dans une lettre ouverte. Les médecins ont "fait le constat de la gravité de son état et conclu à l'impérieuse nécessité de son évacuation à l'étranger", avait indiqué sa famille dans un communiqué en décembre. L'ex-Premier ministre était chef d'un parti, l'ASMA-CFP (Alliance pour la solidarité au Mali- Convergence des forces patriotiques). Le colonel Assimi Goïta s'est engagé à céder la place à des civils après des élections dont la date n'a pas été fixée. Le retour des civils au pouvoir au Mali est source de contentieux avec les Etats ouest africains, qui ont sanctionné en janvier la junte pour avoir révoqué son engagement initial d'organiser un scrutin en février.
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