Goodluck Jonathan, le chef de l'Etat nigérian à l'éternel chapeau, favori à la présidentielle de samedi, est un scientifique au parcours politique atypique, arrivé par accident à la tête du pays.
Ce chrétien du Sud, âgé de 53 ans, fera face à 19 autres candidats dont l'ex-dictateur Muhammadu Buhari, un musulman du Nord présenté comme son principal rival.
Elu vice-président en 2007, Jonathan, un docteur en zoologie âgé de 53 ans, a été propulsé à la présidence de la nation la plus peuplée d'Afrique en mai 2010, après le décès de son prédécesseur Umaru Yar'Adua.
Cet Ijaw est ainsi devenu le premier chef de l'Etat issu du delta du Niger et le premier aussi à ne pas appartenir à l'une des trois principales ethnies du pays: yoruba, haoussa-fulani et igbo.
Cet homme de grande taille arbore en permanence un stetson et affectionne les tenues traditionnelles typiques du delta: chemises amples sans col, souvent sombres.
Entré en politique il y a seulement une dizaine d'années, "Goodluck" semble avoir eu la chance à ses côtés au fil d'un parcours marqué par des concours de circonstances.
Après avoir enseigné puis travaillé pour la protection de l'environnement au sein d'une agence gouvernementale, cet homme issu d'une famille modeste qui fabriquait des pirogues, se lance en politique en 1998.
En 1999, année du retour d'un régime civil, il est élu gouverneur adjoint de Bayelsa, l'Etat dont il est originaire.En 2005, le gouverneur Diepreye Alamieyeseigha est destitué, accusé de blanchiment d'argent, et Goodluck Jonathan prend les commandes de l'Etat pétrolier jusqu'en 2007.
Le Parti démocratique du peuple (PDP), qui domine très largement la scène politique, le choisit alors comme candidat à la vice-présidence, estimant qu'il est "le plus propre" des gouverneurs des Etats du delta, réputés très corrompus. Avec Yar'Adua, un musulman du Nord, il formait un tandem répondant au souci de préserver un fragile équilibre confessionnel et ethnique.Les 155 millions de Nigérians se partagent également entre musulmans et chrétiens.
Une règle non-écrite au PDP prévoit une rotation de la présidence tous les deux mandats entre le Nord et le Sud.Yar'Adua est décédé au cours de son premier mandat, et le fait que Jonathan ait été investi candidat du parti a provoqué l'ire de certains dans le Nord qui se sont ralliés à Buhari.
Calme et souriant, parfois critiqué pour son manque de charisme, Goodluck Jonathan a notamment fait part de sa volonté de réformer en profondeur le secteur de l'électricité.Une question cruciale pour un pays très largement éclairé par des générateurs.
Il s'est fait remarquer par son utilisation inédite de Facebook où il a annoncé sa candidature à la présidentielle.
Sur sa page, il se présente: "J'ai toujours consacré ma vie au service.Je veux servir mon créateur, ma famille et mon pays de mon mieux et, avec votre aide, je souhaite m'améliorer encore".
Avec Umaru Yar'Adua, il avait été élu en 2007 lors d'un scrutin largement entaché d'irrégularités selon les observateurs électoraux, dans un pays habitué aux violences électorales.
Sous pression pour que les élections générales d'avril 2011 soient cette fois-ci libres et transparentes, Jonathan a répété de nombreuses fois son engagement à ce que les législatives (9 avril), la présidentielle et les élections des gouverneurs et assemblées régionales (26 avril) marquent un réel progrès.
Né le 20 novembre 1957, Goodluck Jonathan est marié et père de famille.
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