Norman Tumuhimbise - qui est également militant pour les droits de l'homme- et la journaliste Farida Bikobere qui travaille pour le média en ligne qu'il dirige ont été inculpés de "cyberharcèlement" contre le président Yoweri Museveni, a indiqué leur avocat la semaine dernière. L'écrivain qui dirige également le groupe de pression "The Alternative Movement" ("le mouvement alternatif") et une plateforme en ligne baptisée Alternative Digitalk TV, doit publier le 30 mars un livre critiquant le président Museveni. La justice a ordonné lundi la libération de Tumuhimbise et de Bikobere moyennant le versement d'une caution de 500.000 shillings ougandais (environ 126 euros), a déclaré à l'AFP leur avocat Nalukoola Luyimbazi. "Ils continueront à comparaître devant le même (tribunal) pour l'audition de l'affaire", a déclaré Me Eron Kiiza, leur autre avocat. Le duo fait partie des neuf journalistes arrêtés pour "communication offensante", le 10 mars dernier. Les sept autres personnes ont été libérées sans être inculpées. Norman Tumuhimbise, âgé de 36 ans, est le deuxième écrivain critique du pouvoir arrêté ces derniers mois, après Kakwenza Rukirabashaija qui a fui en Allemagne en février quelques jours après avoir été libéré sous caution dans l'attente de son procès. Kakwenza Rukirabashaija, âgé de 33 ans, a fui en Allemagne début février, expliquant devoir suivre des soins après avoir été torturé en détention. Il avait été arrêté le 28 décembre, puis inculpé de "communication offensante" envers le président Museveni et son fils, le général Muhoozi Kainerugaba, dans une série de tweets. Ces dernières années ont été marquées en Ouganda par une répression contre des journalistes, des incarcérations d'avocats ou le musellement de dirigeants de l'opposition. De nombreux activistes ont été poursuivis au nom de la "Loi l'utilisation abusive des ordinateurs" de 2011. Selon cette loi, si Norman Tumuhimbise et Farida Bikobere sont reconnus coupables, ils encourent une peine d'un an de prison et/ou une amende.
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