Quatre personnes ont été tuées d'après la police qu’en est-il du nombre des blessés et des personnes interpellées ?
D'abord, il n’y a jamais eu d’annonce que des policiers rwandais devraient venir faire la sécurité ou préserver l'ordre public en République Démocratique du Congo. C'est totalement faux ce qui a été rapporté malheureusement. C'est la nuisance des fake news qui ont surfé sur la peur des populations.
Ce qui s'est passé, c’est que dans le cadre de l'organisation qui réunit les polices de l’Afrique de l'Est (dont la RDC assure la présidence), il y a eu effectivement une visite du chef de la police de la RDC d'abord à Nairobi au Kenya, ensuite à Kigali au Rwanda où ils ont fait un mémorandum qui permet de travailler de police à police, notamment dans la traque de la criminalité transfrontalière.
On sait que la frontière RDC-Rwanda est la plus fréquentée au monde après celle des États-Unis-Mexique. Il était question pour les deux polices de travailler pour lutter contre la criminalité transfrontalière principalement.
Il n'a jamais été question d'envisager l'arrivée à Goma de policiers rwandais, chose qui a été crue par des réseaux qui ont appelé à une ville morte qui a tourné à des manifestations hostiles au pouvoir et à la police. Un policier a été sauvagement tué sur le lieu où il devait faire son travail, en plus de trois autres victimes. Il y a eu une bonne dizaine de blessés.
Quel est le nombre de personnes qui ont été interpellées ?
Je n'ai pas les dernières statistiques de personnes qui ont été interpellées, mais une bonne dizaine l'a été.
Vous citez des fake news à la base de ces manifestations. Si vous avez raison, qu’est-ce qui a pu alimenter ces informations dans l'opinion à Goma et au-delà ?
Vous savez qu’avec nos pays voisins, principalement le Rwanda et l'Ouganda, nous avons eu un passé difficile qui, à chaque fois revient dans la tête de certains compatriotes. Mais comme gouvernement, nous avons fait le choix de la transcendance et d'avancer. Parce que nous pensons qu’il faut construire la sécurité et qu'il est possible de construire une relation mutuellement profitable pour l'avenir malgré le passé difficile.
Effectivement, dans cette partie (est) du pays, il y a un sentiment de peur qui existe dans la population. C'est un sentiment qui a été exacerbé par ceux qui ont voulu surfer sur cette coopération.
La présence des forces ougandaises en RDC qui passe mal dans l'opinion de votre pays ne peut-elle pas expliquer cette hostilité des populations de Goma ?
La présence ougandaise passe mal dans quelle opinion ? les populations dans le grand nord sont plutôt satisfaites de la décision qui a été prise. Nous comprenons les opinions de compatriotes qui ont des doutes et des appréhensions sur la présence de l'armée ougandaise, mais ici nous combattons le terrorisme qui n'a pas de frontières.
Aucun policier rwandais à Goma dites-vous, mais votre gouvernement envisage-t-il à court ou à long terme de faire appel aux policiers rwandais ?
Non, il ne faut pas qu'on se trompe. Interpol existe dans tous les pays du monde et comme je l’ai dit, la RDC dirige l'organisation de l’Afrique de l'Est qui regroupe tous les chefs de police. Aux dernières assises à Kinshasa du 11 au 15 octobre, c'est le commissaire général de la police nationale congolaise qui en est devenu le président.
Il faut voir avec chacun de ces pays quels sont les mécanismes qui sont mis en place notamment pour lutter contre la criminalité transfrontalière et partager des informations pour être sûrs que nous avons mis en place des structures qui garantissent la sécurité mutuelle. C’est ce que les Nations Unies recommandent, c'est ce que tous les accords régionaux recommandent. Donc encore une fois, il n'a jamais été envisagé l’envoi à Goma de policiers rwandais. Pas du tout.
Décryptage Patrick Muyaya
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