Des milliers de véhicules ont convergé vendredi vers le centre-ville de la capitale Tripoli, faisant résonner les klaxons et créant des embouteillages monstres, selon un journaliste de l'AFP. Les festivités ont eu lieu place des Martyrs, une vaste esplanade au coeur de la capitale où le dictateur déchu prononçait habituellement ses discours, avant d'être emporté par la révolte déclenchée le 17 février 2011, dans le sillage du Printemps arabe. Malgré un important dispositif de sécurité provoquant d'interminables files d'attente, les plus patients ont pu assister aux concerts donnés par des chanteurs populaires libyens, agitant pour certains le drapeau national. Le Premier ministre en exercice Abdelhamid Dbeibah est ensuite monté sur scène pour un discours politique. "Oui aux élections, non aux nouvelles phases de transition", a-t-il lancé, appelant ses rivaux politiques à "écouter la voix" du peuple. Et pour cause, le Parlement siégeant à l'Est a désigné le 10 février l'ex-ministre de l'Intérieur influent Fathi Bachagha pour remplacer M. Dbeibah à la tête du gouvernement intérimaire. Or, ce dernier assure qu'il ne cèdera le pouvoir qu'à un gouvernement élu. Déjà miné par les divisions entre institutions concurrentes à l'Est et à l'Ouest, le pays d'Afrique du Nord se retrouve ainsi embourbé dans un improbable imbroglio politico-institutionnel, avec deux Premiers ministres rivaux à Tripoli, après avoir manqué l'échéance électorale cruciale de décembre. Né il y a un an d'un processus de paix chapeauté par l'ONU, après des années de guerre et de divisions, le gouvernement intérimaire d'Abdelhamid Dbeibah avait été chargé par des représentants libyens de tous bords de mener à bien la transition. Mais les élections présidentielle et législatives initialement prévues le 24 décembre dernier ont finalement été reportées sine die en raison de divergences sur la base juridique des scrutins. Le Parlement estime que le mandat du gouvernement a pris fin avec ce report, mais M. Dbeibah assure que sa mission est censée durer jusqu'à la formation d'un gouvernement issu des urnes. Son concurrent, M. Bachagha, a jusqu'au 24 février pour former un gouvernement et le soumettre au Parlement.
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