"Nous appelons les autorités libyennes compétentes à respecter les aspirations du peuple libyen à des élections rapides en fixant rapidement une date finale pour le scrutin et en publiant sans délai la liste définitive des candidats à la présidence", ont déclaré les cinq pays dans un communiqué commun. Ces pays jugent "important que l'élan soit maintenu" en vue d'élire un nouveau gouvernement et de "renforcer l'indépendance, la souveraineté, l'intégrité territoriale et l'unité nationale de la Libye". Il réitèrent leur appel à ce que les "différends sur les questions politiques ou militaires" se règlent "sans recours à la violence", se disant "prêts à demander des comptes à ceux qui menacent la stabilité ou minent le processus politique et électoral par la violence ou l'incitation à la violence". La Haute commission électorale (HNEC) en Libye a proposé de reporter d'un mois, au 24 janvier 2022, cette échéance cruciale dans le processus de transition parrainé par l'ONU, censé sortir le pays du chaos qui a suivi la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Le Parlement se penchera lundi sur cette proposition. Rien ne garantit toutefois que les éventuelles décisions du Parlement, qui siège à Tobrouk dans l'est de la Libye, seront suivies par les autorités de Tripoli puisqu'une rivalité tenace oppose les deux camps. C'est d'ailleurs une loi électorale controversée, promulguée en septembre par le chef du Parlement Aguila Saleh et qui a permis à plusieurs candidats clivants de se présenter, qui a été la principale pomme de discorde au coeur des divisions ayant entraîné le report des élections, annoncé mercredi. La HNEC n'est jamais parvenue à publier la liste finale des candidats, son travail ayant été perturbé par les multiples recours pour faire annuler des candidatures contestées, au premier rang desquelles celle de Seif al-Islam Kadhafi, fils du défunt dictateur. La date du 24 décembre avait été fixée au terme de pourparlers interlibyens entamés il y a un an, sous l'égide de l'ONU. Le mandat du gouvernement intérimaire dirigé par l'homme d'affaires Abdelhamid Dbeibah, mis sur pied pour assurer la transition d'ici les élections, devrait donc théoriquement prendre fin vendredi à minuit. Semblant anticiper une résurgence des luttes de pouvoir, les cinq pays signataires du communiqué publié vendredi ont apporté leur soutien à la poursuite du mandat de l'exécutif actuel à Tripoli jusqu'à la tenue effective des élections. "L'Allemagne, les Etats-Unis, la France, l'Italie et le Royaume-Uni rappellent qu'à leur connaissance, le transfert de pouvoir entre l'actuel exécutif de transition et le nouvel exécutif doit avoir lieu après l'annonce des résultats de ces élections législatives et présidentielles organisées dans les meilleurs délais", ont-il affirmé. "Afin d'éviter les conflits d'intérêt et de promouvoir des règles du jeu équitables, les candidats ayant un poste dans une institution publique doivent également continuer de se tenir en retrait jusqu'à l'annonce des résultats des élections", ont ajouté les signataires. Un peu plus tard, l'ambassade britannique à Tripoli a publié un communiqué affirmant que Londres "continue de reconnaître le gouvernement d'union nationale comme l'autorité chargée de conduire la Libye aux élections et ne soutient pas la mise en place de gouvernements ou institutions parallèles".
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