En revanche, deux autres universitaires, poursuivis dans la même affaire dite de "sexe contre des bonnes notes", ont été relaxés par le tribunal de première instance de Settat (centre-ouest), a indiqué à l'AFP une avocate de la partie civile, Aïcha El Guella. "C'est un jugement clément pour des affaires d'abus sexuel. Mais l'essentiel c'est que deux accusés soient condamnés à de la prison ferme", a souligné Mme El Guella, après le prononcé du jugement. Les quatre prévenus, enseignant à l'université Hassan Ier de Settat, étaient poursuivis notamment pour "incitation à la débauche", "discrimination fondée sur le genre" ou encore "recours à la violence contre des femmes". Les deux étudiantes, qui s'étaient constituées partie civile, vont recevoir chacune des dommages-intérêts de 60.000 dirhams (un peu plus de 5.500 euros). Par ailleurs, la cour d'appel de Settat a confirmé lundi soir la peine de deux ans de prison ferme prononcée contre un autre professeur de l'université Hassan 1er, condamné notamment pour "attentat à la pudeur avec violence" dans la même affaire, selon l'avocate. Ce scandale a éclaté l'automne dernier après la diffusion sur les réseaux sociaux de messages à caractère sexuel échangés entre un des professeurs incriminés et ses étudiantes. Il a servi de détonateur à une série de révélations similaires dans des établissements universitaires marocains. A Tanger (nord), un professeur a été condamné en février à un an de prison ferme pour "harcèlement sexuel" contre une étudiante. Ces poursuites judiciaires sont inédites dans le royaume: des cas de harcèlement sexuel dans l'enseignement supérieur ont été médiatisés ces dernières années mais souvent sans que des plaintes ne soient déposées. Oser dénoncer publiquement un agresseur reste une démarche plutôt rare dans une société marocaine conservatrice qui incite le plus souvent les victimes de violences sexuelles à se taire. Toutefois, grâce à une mobilisation active sur les réseaux sociaux, l'omerta sur le chantage sexuel en milieu universitaire a été brisée. Depuis, plusieurs universités ont mis en place des numéros gratuits d'aide aux victimes et constitué des cellules de veille.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.