Cette administration avait été mise en place par le gouvernement fédéral à l'issue d'une offensive militaire lancée en novembre 2020 qui avait destitué les autorités de la région, administrée jusque-là par le TPLF (Front de libération du Peuple du Tigré), lequel contestait l'autorité du Premier ministre Abiy Ahmed. Mais les forces rebelles du TPLF, parti qui a détenu le pouvoir de fait à Addis Abeba durant près de 30 ans jusqu'à l'arrivée de M. Abiy en 2018, ont depuis repris militairement le contrôle du Tigré. "Une douzaine de personnes ont été arrêtées, tous membres de l'ex-administration intérimaire du Tigré", dont d'anciens hauts responsables, a déclaré, citant leurs noms, cet ancien membre souhaitant garder l'anonymat pour des raisons de sécurité. "Ils sont apparemment accusés de terrorisme ou d'avoir des liens avec le TPLF", a-t-il ajouté. De "simples allégations" sans fondement, assure-t-il, rappelant qu'"au moins 38 membres (de l'administration provisoire) ont été tués par le TPLF". Le service de communication du gouvernement éthiopien a indiqué mardi que "la police avait, conformément aux procédures en vigueur, arrêté des individus soupçonnés d'être impliqués dans un projet illégal". "A notre connaissance, ils ne sont pas membres de l'administration intérimaire", a-t-il ajouté, précisant que l'enquête suivait son cours et que l'affaire avait été transmise à la justice. Un membre de la Commission éthiopienne des Droits humains (EHRC) a indiqué à l'AFP que cette institution publique indépendante avait été informée de l'arrestation de certaines personnes, "dont d'anciens membres de l'administration provisoire du Tigré" et "essayait d'en savoir plus". L'ancien membre de l'autorité provisoire a indiqué à l'AFP que les plaintes de certains de ses collègues de ne pas avoir été réaffectés depuis leur départ du Tigré pouvait "être une des raisons pour lesquelles ils ont été arrêtés". Selon lui, une centaine de fonctionnaires de l'ex-administration provisoire sont sans affectation ne sont plus payés. Mais ces arrestations visent surtout à "trouver quelqu'un à qui faire endosser la responsabilité de l'échec au Tigré", a-t-il estimé. On essaie, selon lui, de faire de l'ancienne administration provisoire "un bouc émissaire". Pourtant celle-ci "n'avait pas de mandat pour mener des opérations militaires, ses tâches principales étaient de secourir les gens, rétablir les services publics, réparer les infrastructures et d'assurer la police". En octobre, le chef d'état-major de l'ex-administration provisoire du Tigré, Gebremeskel Kassa, avait indiqué avoir fui l'Ethiopie, disant craindre pour sa sécurité après avoir été convoqué à des réunions avec des hauts fonctionnaires fédéraux accusant le gouvernement intérimaire d'être responsable du revers militaire.
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