France: une oeuvre hommage aux victimes du 17 octobre 1961 dégradée

Infos. Une oeuvre de street-art hommage aux victimes algériennes du massacre du 17 octobre 1961, quand plusieurs dizaines de manifestants pour l'indépendance furent tués et jetés dans la Seine, a été dégradée en région parisienne, a déploré samedi son auteur.

France: une oeuvre hommage aux victimes du 17 octobre 1961 dégradée

Il y a deux mois, à l'occasion des 60 ans du massacre de manifestants algériens sous l'autorité du préfet de police de Paris de l'époque Maurice Papon, C215, de son vrai nom Christian Guémy, avait peint au pochoir sur un mur de garage d'Ivry un portrait d'une des victimes de cette répression, Ahmad Khalfi, avec l'inscription "Jeté dans la Seine le 17/10/1961". Or, cette inscription a été effacée au burin et le portrait aspergé de taches rouges couleur sang, comme le montre une photo publiée samedi par l'artiste sur les réseaux sociaux. Un pénis a également été gravé sur l'oeuvre. Des dégradations immédiatement condamnées par la mairie de cette commune de la proche banlieue sud-est de la capitale française. "C'est très violent pour tous les Maghrébins et les gens qui peuvent s'identifier vraiment à lui (Ahmad Khlafi, NDLR). Ce n'est pas un personnage politique, c'est juste une victime d'un massacre qui a été commis dans des circonstances de racisme ordinaire. Et là, on perpétue tout ça", a regretté C215 auprès de l'AFP, dénonçant un acte "manifestement raciste". "Très triste", a ajouté le pochoiriste: "c'est une offense jetée au visage non seulement de la victime mais également des gens du présent". Le portrait était peint dans une petite rue, sans beaucoup de passage, dans un quartier, où souligne l'artiste, "il y a beaucoup de diversité". En novembre, un autre portrait au pochoir de C215, celui du policier Ahmed Merabet, froidement assassiné par l'un des frères Kouachi en janvier 2015, avait été dégradé à Paris. Le préfet de police avait porté plainte après que l'insulte raciste "bicot" ait été retrouvé sur ce portrait. Pour la première fois cette année, la présidence française a reconnu que "plusieurs dizaines" de manifestants algériens "furent tués, leurs corps jetés dans la Seine" le 17 octobre 1961. Le bilan officiel ne dénombrait jusqu'à présent que trois victimes.

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