Devant un parterre de rapatriés réunis à l'Elysée, le chef de l'Etat est revenu la fusillade de la rue d'Isly à Alger dans laquelle des dizaines de partisans de l'Algérie française furent tués par l'armée en mars 1962. "Ce jour-là les soldats français déployés à contre emploi, mal commandés, ont tiré sur des Français (...) Ce jour-là ce fut un massacre", a déclaré M. Macron, ajoutant que "60 ans après" ce "drame passé sous silence", "la France reconnaît cette tragédie". "Et je le dis aujourd'hui haut et clair: ce massacre du 26 mars 1962 est impardonnable pour la République. Toutes les archives françaises sur cette tragédie pourront être consultées et étudiées librement", a-t-il encore assuré. Evoquant la "surenchère atroce d'insécurité et de violence", "d'attentats et d'assassinats" qui scandèrent la fin de la guerre d'Algérie, M. Macron a également exhorté à reconnaître et "regarder en face" le "massacre du 5 juillet 1962" à Oran, qui toucha "des centaines d'Européens, essentiellement des Français". "Ce massacre doit être (...) reconnu", a-t-il tranché. "La vérité doit être de mise et l'histoire transmise", a insisté le chef de l'Etat. Face aux rapatriés, M. Macron a aussi souligné la difficulté de "ces mois d'adieu et de déchirure" qui ont frappé des milliers de familles. "Votre arrivée en métropole est un soulagement car vous vous savez ici en sécurité, mais elle n'est pas une consolation, car vous vous sentez vite incompris, méprisés pour vos valeurs, votre langue, votre accent, votre culture", a rappelé le chef de l'Etat, déplorant que "la plupart" se soient "heurtés à l'indifférence quand ce n'était pas aux préjugés". "Il y a 60 ans les rapatriés d'Algérie ne furent pas écoutés. Il y a 60 ans ils ne furent pas reçus avec l'affection que chaque citoyen français en détresse mérite", a ajouté le chef de l'Etat. Et désormais "le chemin qu'il nous revient de faire est celui de cette réconciliation", a plaidé M. Macron. Cette "reconnaissance" s'inscrit dans une série d'actes mémoriels, depuis le début du quinquennat et à l'approche du 60e anniversaire de la fin de la guerre d'Algérie avec les Accords d'Evian puis l'indépendance de ce pays le 5 juillet 1962. Le 20 septembre 2021, le chef de l'Etat avait demandé "pardon" aux harkis, supplétifs algériens de l'armée française, qui furent "abandonnés" par la France. Un projet de loi, actant ce "pardon" et tentant de "réparer" les préjudices subis, est en cours d'examen au Parlement et devrait être adopté d'ici à fin février.
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