Cette annonce intervient alors que la question de la date des élections donne lieu à un bras de fer entre Bamako, d'une part, et l'organisation des Etats ouest-africains Cédéao ainsi qu'une partie de la communauté internationale, dont la France, de l'autre. Le Conseil national de transition (CNT) malien, contrôlé par les militaires, a aussi approuvé une disposition stipulant que le président de la période transitoire censée précéder un retour des civils au pouvoir ne pourrait pas être candidat à une future élection présidentielle. Le poste de président est actuellement occupé par le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta. La disposition approuvée lundi ne l'empêche pas nommément de briguer la future présidence s'il venait à quitter son poste avant une élection. Le CNT a approuvé lundi par 120 voix pour, aucune voix contre et aucune abstention un projet de loi présenté par le gouvernement installé par les militaires et révisant la charte de la transition, ont constaté les correspondants de l'AFP. Cette charte fait office d'acte fondamental de la période précédant un retour des civils à la direction de ce pays plongé dans une grave crise sécuritaire et politique depuis le déclenchement d'insurrections indépendantiste et jihadiste en 2012. La révision approuvée lundi dispose que la durée de la transition sera conforme aux recommandations formulées à l'issue de consultations nationales qui ont eu lieu en décembre 2021. Ces "assises" préconisaient une transition de six mois à cinq ans. Elle maintient le flou sur l'épineuse question de la date des élections. La charte originelle, promulguée par les militaires le 1er octobre 2020, un peu plus d'un mois après leur premier putsch, fixait la durée de la transition à 18 mois. La junte a depuis révoqué son engagement initial à organiser des élections le 27 février prochain. Elle a exprimé son intention de rester en place quatre ou cinq ans de plus. Un délai "totalement inacceptable" pour la Cédéao, qui a infligé le 9 janvier de lourdes sanctions économiques et diplomatiques au Mali, avec un embargo commercial et financier et la fermeture des frontières. Le gouvernement martèle depuis un discours de résistance au nom de la souveraineté nationale. Un collectif de six avocats maliens a indiqué dans un communiqué avoir saisi la Cour de justice de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa) "à la demande du gouvernement" pour obtenir la suspension et l'annulation de ces sanctions "gravement préjudiciables" selon eux à l'Etat et à la population. La junte et les partenaires du Mali, au premier rang desquels la France, se sont engagés dans une escalade des tensions qui a culminé la semaine passée avec l'annonce par les Français et les Européens du retrait de leurs soldats participant à la lutte contre le jihadisme. Le gouvernement malien et la Cédéao disent cependant rester ouverts au dialogue. La Cédéao a annoncé lundi dans un communiqué que le médiateur pour le Mali, Goodluck Jonathan, se rendrait jeudi dans le pays. La révision de la charte de transition supprime le poste de vice-président. Ce poste avait été taillé sur mesure pour le colonel Goïta en 2020, pour qu'il soit en charge des questions de sécurité. Il s'est depuis fait investir président à la suite d'un second coup d'Etat en mai 2021 au cours duquel il avait destitué les président et Premier ministre de transition de l'époque. En cas de vacance de la présidence ou d'empêchement, les fonctions seront assurées par le président du CNT, actuellement le colonel Malick Diaw.
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