"Un policier, un soldat de l'Amisom et un civil sont morts dans les combats.Sept autres personnes, pour la plupart des forces de sécurité, ont également été blessées", a déclaré à l'AFP Ibrahim Mohamed, un officier de la police de l'aéroport.
Une témoin présente sur place, Ismahan Hassan, a évoqué à l'AFP un bilan similaire.
"J'ai vu un soldat ougandais et un policier somalien morts.On m'a également dit qu'un civil était mort (...) mais le nombre de victimes peut être plus élevé en raison du nombre de personnes restées dans la zone lorsque les hommes armés sont entrés", a déclaré cette agente d'entretien travaillant dans un restaurant.
Les deux assaillants ont réussi à pénétrer mercredi matin dans le périmètre de l'aéroport, réputé pour être le site le plus sécurisé de ce pays instable de la Corne de l'Afrique.
L'attaque -durant laquelle une station-service a pris feu, dégageant un épais panache de fumée- a duré environ 45 minutes, ont indiqué plusieurs témoins, avant que les assaillants ne soient abattus.
Le groupe islamiste radical des shebab, lié à Al Qaïda, a revendiqué cette attaque visant la "base militaire d'Halane" et notamment la "section des ambassades et des missions internationales".
Situé dans l'enceinte de l'aéroport, le complexe Halane héberge notamment les bureaux de l'ONU, la base de l'Amisom ainsi que plusieurs missions diplomatiques occidentales, dont celles du Royaume-Uni et des Etats-Unis.
- Attaque rare -
Les shebab, qui combattent le fragile gouvernement fédéral somalien, ont été chassés de Mogadiscio en 2011 après une offensive de l'Amisom, mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales de Somalie et continuent de mener des attentats sur des cibles gouvernementales et militaires.
Ils ont revendiqué à plusieurs reprises des attaques au mortier sur l'enceinte de l'aéroport.Mais les attaques à l'arme à feu y sont rares.
L'aéroport avait été la cible de tirs de mortiers en 2019, faisant neuf blessés, et en 2020.
Début mars, l'ONU avait encore condamné des tirs de six obus de mortier contre cette zone abritant ses installations, une attaque revendiquée par les shebab.
La Somalie, et particulièrement sa capitale Mogadiscio, ont été ces dernières semaines le théâtre de multiples attaques, alors que le pays attend depuis plus d'un an l'élection d'un nouveau président.
Le mandat du président Mohamed Abdullahi Mohamed, dit Farmajo, est arrivé à échéance en février 2021 sans qu'il soit parvenu à organiser un scrutin.
Depuis, le processus avance péniblement, retardé par des conflits au sommet de l'exécutif et entre le gouvernement central et certains Etats fédéraux.
Après maints reports, la clôture des élections de la chambre basse a été fixée au 31 mars.Cette étape doit ouvrir une nouvelle phase devant mener à la désignation d'un nouveau chef de l'Etat.
Les retards à répétition inquiètent la communauté internationale, qui estime qu'ils détournent l'attention des autorités de sujets cruciaux pour le pays, comme l'insurrection des shebab.
Principal bailleur de fonds du gouvernement somalien, les États-Unis ont prononcé des restrictions de visas contre des personnalités accusées de "saper le processus démocratique en Somalie".
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.