Mardi, le SPLM/A-IO, mouvement du vice-président Riek Machar et principale force d'opposition au président Salva Kiir, a annoncé se retirer de l'instance chargée de contrôler l'application du crucial accord de paix de 2018. Le SPLM/A-IO accuse l'armée et les forces loyales au chef de l'Etat de mener régulièrement des attaques contre ses bases. Dans un communiqué publié mercredi, la Troïka - qui réunit le Royaume-Uni, la Norvège et les Etats-Unis - a critiqué "une série d'attaques signalées à travers les Etats de l'Unité et de l'Upper Nile (...) au cours des deux derniers mois", venant des forces de M. Kiir. "De tels incidents et les cycles de vengeance qui en résultent posent un risque de violence accrue dans le pays", poursuit le texte. La Troïka condamne également le fait que le parti du président encourage les membres du SPLM/A-IO à déserter et à se battre contre leurs anciens camarades. "Nous appelons le gouvernement du Soudan du Sud à faire preuve de leadership et à surveiller les forces nationales de sécurité pour maintenir la discipline et la conformité avec l'accord de paix", ajoute-t-elle. Après l'indépendance obtenue du Soudan en 2011, MM. Kiir et Machar avaient plongé leur pays, le plus jeune au monde, dans une sanglante guerre civile, qui a fait près de 400.000 morts et 4 millions de déplacés, entre 2013 et 2018. Elle a pris fin officiellement en septembre 2018 avec un accord de paix actant un principe de partage du pouvoir. Le retrait du SPLM/A-IO marque un nouveau revers pour la mise en oeuvre de cet accord de paix, qui reste largement inappliqué plus de deux ans après l'entrée en fonctions, en février 2020, d'un gouvernement d'union nationale avec M. Kiir au poste de président et M. Machar à celui de vice-président. Le pays est en proie aux violences, à la faim et à une crise économique marquée par une inflation galopante. L'ONU a mis en garde en février contre un "risque réel de retour au conflit", alertant régulièrement sur les violences et atrocités commises dans le pays. Selon un rapport conjoint de la Mission de l'ONU dans le pays (Minuss) et du Bureau des droits de l'homme de l'ONU publié début mars, au moins 440 civils ont été tués entre juin et septembre 2021 dans la région de Tambura, dans l'Etat d'Equatoria-Occidental (sud-ouest), lors de combats entre factions pro-Machar et l'armée loyale à Salva Kiir.
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