Avec des emprunts estimés à 12,7 milliards d'euros dont un tiers est dû à des créanciers chinois, le pays était devenu l'an dernier le premier d'Afrique à avoir fait défaut sur sa dette depuis le début de la pandémie de Covid-19, faute d'accords trouvés entre les précédents gouvernements et les créanciers. Mais cent jours de pouvoir et d'intenses négociations, le nouveau président zambien a obtenu début décembre une promesse d'aide d'1,24 milliard d'euros du FMI, chance pour le pays étranglé par une dette colossale de sortir la tête de l'eau. Le problème de la dette "aurait pu plonger le nouveau gouvernement dans la crise" mais "nous avons réussi à gérer ce défaut rapidement", a affirmé à l'AFP M. Hichilema, insistant sur le fait que les précédents gouvernements "avaient tenté de trouver un accord avec le FMI, pendant sept, dix ans, sans y parvenir". Il s'agissait, selon lui, de "crédibilité, de sérieux, de joindre le geste à la parole, il n'y a aucun doute là-dessus", a-t-il déclaré lors d'une interview donnée à l'occasion d'un déplacement à Johannesbourg, en Afrique du Sud. L'accord de principe sur trois an a été concédé sur l'engagement du gouvernement d'entreprendre de profondes réformes économiques. - Réformes "difficiles" - M. Hichilema concède que la tâche "n'est "pas facile", tout en mettant en avant ses premières réalisations. Le président zambien se félicite notamment du fait que "pour la première fois en 17 ans, la monnaie locale s'est appréciée" et qu'"au cours des premiers mois (de sa présidence, ndlr) nous avons été en mesure de faire reculer l'inflation". Pour autant, "nous savons à quel point c'est difficile. Certaines choses prendront un peu plus de temps parce que le trou est plus profond mais nous devons sortir de ce trou ensemble", juge-t-il. Plébiscité à la présidentielle en août, "HH", l'éternel opposant, a été élu sur la promesse d'éradiquer une corruption rampante, ressusciter l'économie et faire revenir les investisseurs. Son élection a soulevé un vent d'espoir dans le pays enclavé d'Afrique australe et bien au-delà, interprété comme une bonne nouvelle pour la démocratie sur le continent. Dans ce pays pauvre malgré ses richesses en cuivre, la moitié de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté et les attentes sont fortes, à la hauteur de l'espoir suscité après la victoire électorale. Ailleurs en Afrique, l'élection surprise de M. Hichilema a également suscité des espoirs parmi certains partis d'opposition, sur un continent où les dirigeants sortants truquent régulièrement les élections. Le président zambien exhorte d'ailleurs les dirigeants de la région à respecter la constitution de leur pays. En dépit du fait d'être un "petit nouveau, j'apprends en même temps, j'envoie un message à mes collègues que nous pouvons faire mieux", plaide-t-il. "En tant que continent, nous pouvons être définis différemment. Nous ne devrions pas être définis par des coups d'État militaires" mais par "le constitutionnalisme, le respect des droits de l'Homme, l'espace démocratique, l'inclusion et non l'exclusion".
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