Les autorités étaient sous la pression d'un secteur touristique en faillite et des Marocains bloqués à l'étranger afin de débloquer des frontières closes depuis le 29 novembre en raison de la flambée du variant Omicron.
"Cette décision intervient conformément aux dispositions juridiques relatives à la gestion de l'état d'urgence sanitaire et suite aux recommandations de la commission scientifique et technique et prenant en considération l'évolution de la situation épidémiologique dans le royaume", indique le communiqué.
"Pour accompagner la mise en oeuvre de cette décision, une commission technique se penche actuellement sur l'examen des mesures à adopter au niveau des postes frontières et les conditions requises pour les voyageurs, qui seront annoncées ultérieurement", précise la même source.
Le gouvernement a par ailleurs prolongé jeudi l'état d'urgence sanitaire en vigueur depuis 2020, sur l'ensemble du territoire, jusqu'au 28 février prochain.
La fermeture des frontières a frappé de plein fouet l'industrie du tourisme, de l'hôtellerie et de la restauration, un secteur vital pour l'économie du royaume.
Malgré l'annonce d'un plan de soutien au tourisme de deux milliards de dirhams (190 millions d'euros), les opérateurs touristiques ont manifesté mercredi à travers le royaume pour réclamer la réouverture des frontières.
"La fermeture nous assène un coup très dur puisque nous sommes maintenant à l'arrêt alors que nos charges sont toujours fixes", avait témoigné auprès de l'AFP Mimoun Azzouzi, propriétaire d'une agence de voyage à Témara, près de Rabat.
"Le peuple veut la réouverture des frontières", ont scandé des centaines de protestataires à Marrakech, la capitale touristique, selon des vidéos publiées sur Facebook.
La fermeture de l'espace aérien a soulevé de vives protestations auprès de l'importante diaspora marocaine, d'autant que certaines compagnies de jets privés opéraient des liaisons vers le Maroc à des prix exorbitants -- plus de 10.000 euros par passager pour un aller simple --, selon des sites d'information et des témoignages sur les réseaux sociaux.
Si le pic des contaminations au variant Omicron semble avoir été atteint pendant la semaine du 17 au 23 janvier, selon le ministère de la Santé, les autorités s'inquiètent néanmoins d'une hausse des cas en réanimation.
- Usine de vaccins -
Avec ses 36 millions d'habitants, le pays maghrébin mise sur sa campagne de vaccination et la "solidarité nationale" pour enrayer l'épidémie: plus de 23 millions de personnes ont reçu une deuxième dose de vaccin.
L'objectif des autorités est d'immuniser 80% de la population, soit quelque 30 millions de personnes, avec les vaccins Sinopharm et Pfizer/BioNTech.
Jeudi, le roi Mohammed VI a inauguré le chantier de la construction d'une usine de fabrication de vaccins anti-Covid, qui doit démarrer sa production en juillet prochain, à Benslimane, dans la région de Casablanca, la capitale économique.
Baptisée SENSYO Pharmatech, cette usine sera dédiée à "la fabrication et la mise en seringue de vaccins (anti-Covid et autres vaccins)" et disposera de "trois lignes industrielles dont la capacité combinée de production atteindra 116 millions d'unités en 2024", détaille la MAP.
Cette entreprise, en partenariat avec la société suédoise Recipharm, "permettra d'assurer l'autosuffisance du royaume en matière de vaccins", selon l'agence.
L'objectif est de fabriquer entre 2022 et 2025 "la substance active de plus de 20 vaccins et produits biothérapeutiques, dont trois vaccins contre le coronavirus, couvrant plus de 70% des besoins du royaume et plus de 60% de ceux de l'Afrique".
Le Maroc a déjà démarré la production de plus de trois millions de doses de vaccin chinois Sinopharm chaque mois.Cette production mensuelle doit atteindre cinq millions de doses à partir du mois prochain et plus de 20 millions fin 2022.
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