"Depuis deux ans au moins, nous avons déployé un important dispositif de prévention dans nos communes frontalières où la menace terroriste, en raison des développements observés dans des pays limitrophes, est forte", a déclaré le président lors d'un message sur l'état de la nation devant l'Assemblée nationale. "Nous l'avons fait pour prévenir ou éviter au maximum des incursions chez nous, parce qu'il faut bien le dire, la situation dans la sous-région est préoccupante", a-t-il poursuivi. "Cependant, malgré nos précautions, nous avons été éprouvés à plusieurs reprises ces derniers temps", a ajouté le président. Le 2 décembre, deux militaires ont été tués par des jihadistes vers Porga, dans le département de l'Atacora, à la frontière avec le Burkina Faso. La veille, des jihadistes avaient attaqué des militaires,dans le département voisin de l'Alibori. "Le gouvernement prend déjà des mesures fortes et poursuivra les investissements nécessaires pour que notre dispositif soit renforcé en moyens tant humains, logistiques que technologiques, afin que ce genre d'incursion sur notre territoire ne puisse continuer", a-t-il assuré. Ces deux attaques jihadistes, qualifiées mercredi d'"ignobles" par le président Talon, sont les premières reconnues officiellement par les autorités béninoises. En février 2020, des hommes armés avaient attaqué un poste de police dans un village proche de la frontière avec le Burkina, faisant un mort. Les autorités avaient alors parlé d'une attaque de "braconniers". Un an plus tôt, deux touristes français avaient été enlevés par des bandits dans le parc de la Pendjari, avant d'être "revendus" à des groupes jihadistes au Burkina Faso voisin. Leur guide avait été assassiné. Selon un rapport du centre de réflexion néerlandais Clingendael, les groupes extrémistes "ne sont pas présents de manière permanente dans le nord du Bénin" mais "certains traversent cependant régulièrement les trois régions" de l'Alibori, du Borgou et de l'Atacora, frontalières avec le Niger, le Burkina Faso et le Nigeria. Les trois pays sont depuis des années le théâtre de violences jihadistes et communautaires qui ont fait des milliers de morts et déplacés. Les pays du golfe de Guinée, du Sénégal jusqu'au Bénin, en passant par le Togo et la Côte d'Ivoire s'inquiètent d'un débordement de la violence sahélienne sur leurs territoires.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.