Une délégation des Nations unies conduite par le secrétaire général chargé des opérations de maintien de la paix Jean-Pierre Lacroix est arrivée mardi à Bunia, capitale de l'Ituri. M. Lacroix "va rencontrer des personnes affectées par les violences qui secouent cette région", a indiqué la Mission de l'ONU en RDC (Monusco), qui déploie quelque 12.000 casques bleus dans ce pays. La venue de cette délégation "nous donne l'occasion d'interroger l'ONU, la communauté des bailleurs et les humanitaires sur le déploiement de l'assistance face à la crise en Ituri", écrit MSF dans un communiqué. "L'assistance humanitaire se doit dans le respect de ses principes d'être neutre et impartiale pour atteindre toutes les communautés affectées par ce terrible conflit", note l'ONG. Cette aide "neutre et impartiale" est actuellement "compromise par la violence mais aussi par le manque de déploiement auprès de toutes les communautés qui en sont victimes", estime MSF. Des "contraintes sécuritaires" mais également "logistiques" empêchent les travailleurs humanitaires de rejoindre les communautés les plus enclavées, a expliqué à l'AFP David Occhipinti, coordonnateur du projet MSF à Drodro. Les humanitaires devraient être en mesure de servir les différentes communautés pour "qu'on n'ait pas de communautés qui se sentent délaissées", a-t-il dit. "Il est urgent que l'assistance [...] ne soit plus l'otage de la politique", note MSF dans son communiqué. MSF est aujourd'hui l'une des rares organisations humanitaires présentes en Ituri, province qui a renoué avec les violences depuis fin 2017 après une décennie d'accalmie. En juin 2021, des hommes armés avaient pris d'assaut l'hôpital de Boga, qu'elle soutenait. En octobre de la même année, des hommes armés avaient tiré sur le véhicule d'une équipe de MSF qui s'était rendue dans la zone de santé de Bambu, pour assister des populations isolées. Deux des cinq personnes à bord avaient été blessées. Après des années de guerre, l'Ituri a connu un calme relatif pendant une dizaine d'années. Fin 2017, les violences y ont repris, sporadiques d'abord puis de plus grande ampleur en 2019, avec des factions communautaires structurées et bien armées.
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