Dans ce pays, un acteur "ne fait l'objet d'aucune poursuite, c'est Wagner", s'est insurgé l'ambassadeur français, Nicolas de Rivière. "A Aïgbando, à la mi-janvier, plus d'une dizaine de civils ont été tués. Les témoignages sont clairs: ces personnes ont été exécutées par des mercenaires de Wagner", a-t-il ajouté. "Après les faits, des mercenaires ont posé des mines autour du village pour empêcher (la mission onusienne) Minusca d'enquêter", a précisé le diplomate. "Ces violences sont systématiques, délibérées, elles participent d'une méthode qui vise à provoquer la terreur pour contrôler certains territoires et en tirer des profits", a estimé Nicolas de Rivière. Son homologue américaine, Linda Thomas Greenfield a aussi condamné les agissements des paramilitaires russes. "Nous sommes profondément préoccupés par les informations selon lesquelles les forces (armées) centrafricaines (FACA) et (celles) du groupe Wagner continuent de cibler des communautés à prédominance musulmane dans leurs opérations militaires", a-t-elle dit. "Des sources crédibles ont rapporté que les forces de Wagner dans la ville d'Aïgbando ont massacré plus de 30 civils non armés les 16 et 17 janvier, et cela comprenait plus de 20 à 20 meurtres de type exécution", a-t-elle affirmé. "Ces forces commettent des actes horribles et bafouent les droits humains", a poursuivi la diplomate, en appelant à "tenir pour responsables les auteurs de ces actes odieux". Dans son dernier rapport, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, évoque une opération menée contre des rebelles présumés à Aïgbando entre le 16 et le 18 janvier par l'armée centrafricaine et des paramilitaires russes. Cette opération a entraîné "la mort de 17 civils", indique-t-il, sans autre détail. Une diplomate russe à l'ONU, Anna Evstigneeva, a rejeté en bloc les accusations occidentales contre "les instructeurs russes". Moscou affirme ne pas avoir de liens avec Wagner et ne reconnait que la présence en Centrafrique "d'instructeurs russes" en vertu d'un accord bilatéral conclu avec Bangui. "Les accusations portées contre nos spécialistes" sont "des "tentatives pour les discréditer", a-t-elle jugé, dénonçant des "campagnes hystériques" visant à interdire à des Etats souverains de coopérer avec certains partenaires. Parmi les intervenants, l'ambassadrice de la Norvège à l'ONU, Mona Juul, a regretté que la Russie bloque depuis août le renouvellement du groupe d'experts de l'ONU chargé de contrôler les sanctions et l'embargo sur les armes imposés en Centrafrique. Moscou estime que la composition de ce groupe d'une dizaine de personnes, proposée par le secrétariat de l'ONU, est pro-occidentale et manque de diversité géographique.
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