Les attaques ont été menées par des hommes armés qui "venaient du Mali" et qui ont "d'abord attaqué le village de Tizigorou où il y a eu trois ou quatre morts, avant d'attaquer un camion non loin de là" dont plusieurs passagers ont été tués, "d'aucuns parlant de 17 ou 18 morts", a déclaré à l'AFP un parlementaire de la région de Tillabéri. "Il y a eu 18 morts: quatorze dans l'attaque du camion, trois personnes qui ont surpris les assaillants dans une cachette en brousse, puis une autre personne dans l'attaque du village de Tizigorou", a pour sa part affirmé à l'AFP un ressortissant de la localité proche de Banibangou qui dit avoir perdu "un neveu" dans les attaques. Selon le député, huit personnes ont également été blessées. "Le camion attaqué revenait dimanche après-midi de Niamey avec des marchandises et des habitants d'au moins quatre villages, dont ceux de Adabdab et Tizigorou, deux villages de la zone", a-t-il précisé. Après avoir parlé à des témoins, il a affirmé que les assaillants "ont pratiquement tué tous les hommes, pris des vivres avant de brûler le camion". En 2021, des jihadistes présumés avaient multiplié les assauts particulièrement sanglants contre des civils dans leur villages et dans leurs champs dans la zone de Banibangou. Ainsi, le 2 novembre, au moins 69 membres d'un Comité de vigilance (milice d'autodéfense), emmenés par le maire de Banibangou avaient été massacrés par des hommes armés, selon les autorités. Plus tôt, en octobre, des assaillants venus à motos au moment de la prière du soir avaient tué dix personnes dans une mosquée près de Tizigorou. Et le 15 mars de la même année, 66 personnes avaient été massacrées, notamment lors d'attaques contre des véhicules qui rentraient du grand marché hebdomadaire de Banibangou. L'immense et instable région de Tillabéri, d'une superficie de 100.000 km2, se situe dans la zone dite "des trois frontières" entre le Niger, le Burkina Faso et le Mali et est le théâtre depuis 2017 d'actions sanglantes de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et au groupe État islamique (EI). Les autorités y ont lancé de vastes opérations de distributions gratuites et de vente promotionnelles de céréales aux paysans affectés par une grave crise alimentaire engendrée par les attaques et la sécheresse. C'est dans cette zone de Tillabéri, qu'une partie des forces françaises de Barkhane et européennes de Takuba pourraient être redéployées après leur retrait du Mali.
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