Les quatre hommes lourdement armés et en treillis, "de nationalité française, italienne, roumaine et bulgare", selon le procureur, escortaient un général français de la force de maintien de la paix de l'ONU (Minusca) à l'aéroport, avaient assuré l'armée française et l'ONU. Mais ils avaient été accusés aussitôt sur les réseaux sociaux d'avoir voulu "assassiner" le président centrafricain, dont le convoi devait passer au même endroit de l'aéroport de Bangui, ce que Paris et l'ONU avaient immédiatement démenti avec force, dénonçant une "désinformation" et une "manipulation grossière". "Le parquet de la République près le tribunal de grande instance de Bangui a décidé de l'ouverture d'une enquête régulière pour faire la lumière sur les faits", a déclaré mardi soir le procureur Laurent Lengande sur les ondes de la radio d'Etat. A bord d'un "véhicule suspect", blindé et non marqué ONU, en possession de quatre pistolets automatiques, trois fusils d'assaut et une mitrailleuse, les quatre hommes se trouvaient "à moins de 30 mètres du passage du convoi présidentiel", a assuré le magistrat centrafricain. Les quatre hommes en treillis, avec tous leurs équipements militaires habituels, et munis de badges de la Minusca, étaient membres de la sécurité rapprochée du général français Stéphane Marchenoir, chef d'état-major de la force de la Minusca, qu'ils venaient de déposer à l'aéroport pour un vol à destination de Paris, selon l'armée française et l'ONU. "Ces militaires de l'armée française appartiennent au corps de la Légion étrangère et sont toujours détenus par les autorités centrafricaines", a précisé à l'AFP dans la soirée un responsable de l'armée française en Afrique sous couvert de l'anonymat. Un haut responsable de l'ONU en Centrafrique a rencontré le président Faustin Archange Touadéra afin d'obtenir "au plus vite" leur libération, a indiqué mardi soir le porte-parole des Nations unies à New York. Cet incident est survenu au moment où les relations entre la France et son ancienne colonie sont de plus en plus tendues, exacerbées par une féroce guerre d'influence entre Paris et Moscou, dans ce pays en guerre civile depuis 2013. La France reproche à la Centrafrique d'être "complice" d'une campagne antifrançaise orchestrée par Moscou notamment par d'innombrables trolls sur les réseaux sociaux et dans certains médias. Et Moscou reproche à Paris d'accuser la compagnie de sécurité privée russe Wagner d'avoir fait main-basse sur le pouvoir et les ressources du pays. La Minusca compte environ 15.000 militaires et policiers dans ce pays parmi les plus pauvres du monde. cv-vi-amt-gir/mj
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