Avec la guerre civile en Ethiopie et un coup d'Etat au Soudan, les deux principaux pays voisins de l'Erythrée, beaucoup d'Erythréens qui s'y étaient réfugiés pour échapper au service militaire, préfèrent désormais aller en Egypte. Mais ceux entrés illégalement sont régulièrement arrêtés puis détenus dans des commissariats d'Assouan (sud) ou dans des villes sur la mer Rouge (ouest), selon l'ONG égyptienne Refugees' Platform. Dans un communiqué, Amnesty International indique que 31 Erythréens, parmi lesquels des enfants, ont été expulsés entre le 15 et le 17 mars. Une quarantaine avaient déjà été expulsés entre octobre et décembre 2021 selon cette ONG. A leur retour en Erythrée, ils risquent "la détention et la torture", affirme Philip Luther, chargé de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient à Amnesty International. D'après l'ONG, les autorités égyptiennes collaborent avec l'ambassade érythréenne où elles conduisent "de force" les réfugiés "pour obtenir des documents de voyage (...) en vue de leur expulsion". Par ailleurs, un groupe d'une cinquantaine de personnes, "dont un bébé et un enfant de moins de sept ans, détenues à Assouan risquent d'être expulsées de façon imminente", selon Amnesty. Ces Erythréens, dont la demande d'asile n'a pas été examinée, "sont détenus (...) dans des conditions inhumaines et cruelles". Ils n'ont pas accès "aux soins médicaux nécessaires ni aux produits d'hygiène personnelle" et n'ont "pas assez de nourriture", poursuit l'ONG. Si le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) recensait plus de 20.000 réfugiés et demandeurs d'asiles érythréens en Egypte en 2021, leur nombre est sûrement plus élevé car beaucoup ne se font pas enregistrer officiellement. En janvier, l'ONG Human Rights Watch avait appelé l'Egypte à protéger les demandeurs d'asile plutôt que de les expulser vers un pays où ils risquent la torture ou l'enrôlement de force dans l'armée. Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi avait assuré dans le même temps que son pays prenait grand soin des migrants. L'Egypte est régulièrement épinglée pour ses conditions de détention en général, les défenseurs des droits humains faisant régulièrement état de "torture", "mauvais traitements" et détention d'enfants.
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