La situation politique est "critique", a d'abord rappelé M. Dbeibah, la Libye n'étant pas parvenue à tenir l'élection présidentielle prévue le 24 décembre --la première d'un chef d'Etat au suffrage universel en Libye--, longtemps attendue comme l'aboutissement du processus de paix parrainé par l'ONU. Sur fond de désaccords insurmontables, notamment concernant la base juridique de l'élection lors de laquelle devaient s'affronter plusieurs candidats clivants, une commission parlementaire a conclu à l'impossibilité d'organiser le scrutin, deux jours avant sa tenue. La Haute commission électorale avait, dans la foulée, proposé de le reporter au 24 janvier. Mais le Parlement n'a pas entériné cette date, laissant planer le flou sur l'élection destinée à sortir le pays d'une décennie de chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Le gouvernement de transition basé à Tripoli (ouest) se retrouve fragilisé puisque son mandat devait théoriquement prendre fin le 24 décembre. Le Parlement, qui siège à Tobrouk (est), se penche désormais sur un possible remaniement gouvernemental. Lui-même candidat, alors qu'il s'était engagé à ne pas briguer la présidence lors de sa désignation à la tête du gouvernement intérimaire en février, M. Dbeibah a défendu son bilan. "Nous avons oeuvré pour rétablir la sécurité et soutenir la stabilité", a-t-il affirmé jeudi, exhortant ses ministres à "se préparer pour une relance (économique) forte en 2022". L'exécutif est aussi secoué par des affaires judiciaires impliquant deux de ses ministres. Mercredi, un ordre de mise en détention préventive a été émis contre la ministre de la Culture dans une enquête pour "corruption", après une procédure similaire à l'encontre du ministre de l'Education pour "négligence dans l'exercice de ses fonctions". Tout en critiquant ce placement en détention pour une enquête en cours, M. Dbeibah a par ailleurs tenté de désamorcer une polémique naissante sur les réseaux sociaux. Lors d'une cérémonie mardi célébrant la "prime de mariage" aux jeunes couples, mesure phare du gouvernement, il avait insinué vouloir instaurer un "bonus" pour encourager le mariage des Libyennes d'âge mûr. "J'en ai parlé spontanément, en dialecte populaire. Ceux qui en ont fait une polémique (...) ne connaissent pas le langage parlé des anciens", s'est-il défendu.
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